Cannabis thérapeutique: Bertrand Rambaud condamné, mais dispensé de peine

Bertrand Rambaud utilise le cannabis pour soulager les douleurs liées à sa maladie. Il a assuré qu’il ferait appel de cette condamnation et entend être relaxé. Le représentant du parquet avait requis trois mois de prison avec sursis contre le prévenu.

 

Des feuilles de cannabis. (Floresyplantas.net - Flickr - CC)

Des feuilles de cannabis. (Floresyplantas.net – Flickr – CC)

Bertrand Rambaud cultive et consomme du cannabis depuis une quinzaine d’années pour soulager des douleurs « inimaginables » dues aux effets secondaires de son traitement contre le VIH et l’hépatite. Cet homme de 53 ans, qui milite pour la dépénalisation du cannabis thérapeutique a été condamné lundi à Strasbourg pour usage de stupéfiants, mais dispensé de peine.

Il a indiqué qu’il ferait appel de cette condamnation symbolique, car « la seule conclusion possible de cette histoire, c’est une relaxe ».Sans le cannabis, le prévenu « ne peut pas prendre les médicaments qui le maintiennent en vie », a souligné devant le tribunal correctionnel son avocat Me Joseph Bréham, qui a plaidé la relaxe au nom de « l’état de nécessité ».

Sa « seule solution »

« Je respecte la loi de mon pays, sauf celle qui me met en danger », a déclaré à la barre l’intéressé, qui préside l’Union francophone pour les cannabinoïdes en médecine (UFCM-I-Care). Son association a organisé ces dernières années deux colloques à Strasbourg sur les vertus thérapeutiques du cannabis, associant médecins, patients et experts de plusieurs pays.

« Pour moi, en tant que malade, il n’y a aucun sens à me retrouver devant le tribunal pour avoir simplement essayé de survivre », a dit le militant. Le cannabis, « c’est la seule solution que j’aie trouvé pour rester en vie et voir grandir mes enfants », a-t-il souligné.

Le représentant du parquet, Sébastien Hauger, avait requis trois mois de prison avec sursis contre le prévenu, en soulignant que le rôle des tribunaux n’était pas « d’élargir la pharmacopée ». Il avait plaidé contre une dispense de peine, estimant qu’une telle décision enverrait le message d’une « dépénalisation de fait ».

Selon Me Bréham, seuls trois tribunaux en France ont accordé la relaxe à des malades jugés pour des faits similaires, mais « il n’y a pas de jurisprudence de la Cour de cassation ». « Nous voulons obtenir une décision de principe disant qu’en France, lorsqu’on est malade, on peut consommer du cannabis », a martelé l’avocat.

Source : bfmtv

 

Auteur: Philippe Sérié

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