Cannabis: Un comité de 17 experts tire 100 conclusions sur les effets indésirables ou pas de la marijuana

Alors qu’actuellement le cannabis est la drogue illégale la plus populaire aux Etats-Unis (lire en encadré), des spécialistes sollicités par l’Académie américaine des sciences estiment que de réels doutes persistent sur la nature des effets thérapeutiques du cannabis et de ses dérivés, mais aussi sur les risques pour la santé des consommateurs (cancers, troubles cardiovasculaires, maladies mentales ou blessures, etc.).

 

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National academyNational Academies @theNASEM
Our new #CannabisHealthEffects report contains nearly 100 conclusions on health effects of marijuana.

 

Dans un vaste rapport publié ce jeudi, ce comité de 17 scientifiques explique avoir tiré 100 conclusions de l’analyse plus de 10.000 études et que cette recherche est l’un des examens les plus exhaustifs de la littérature médicale sur ce sujet depuis 1999.

 

Efficace pour réduire la douleur chronique liée à la sclérose en plaques

« Le manque d’une synthèse de l’ensemble des connaissances scientifiques sur les effets du cannabis sur la santé a créé une incertitude quant à ses bienfaits et ses méfaits. Notre analyse visait à faire la lumière sur ces interrogations et à déterminer les points sur lesquels il faut faire davantage de recherches », a expliqué à l’AFP la Dr Marie McCormick, professeure de pédiatrie à la faculté de médecine de Harvard et présidente de ce comité d’experts.

Bilan : le cannabis à usage thérapeutique [cannabinoïdes pris par voie orale pendant de courtes périodes] serait donc bel et bien efficace pour réduire la douleur chronique chez les adultes atteints de sclérose en plaques qui provoque des spasmes musculaires. Ces mêmes substances sont aussi efficaces contre les nausées et les vomissements provoqués par la chimiothérapie pour les cancéreux.

 

Pas de lien avec un risque accru de cancer

A noter que les experts n’ont pas trouvé, dans toutes ces études, de lien entre le fait de fumer du cannabis et un risque accru de cancer, comme c’est le cas avec le tabac. Les experts soulignent toutefois que certaines études laissent penser que le cannabis accroît probablement le risque de développer la schizophrénie et d’autres psychoses ainsi que des troubles d’anxiété et, dans une moindre mesure, de la dépression.

Reste que chez les personnes schizophrènes ou atteintes d’autres maladies mentales, consommer du cannabis peut apparemment améliorer leurs capacités d’apprentissage et leur mémoire.

Fumer de la marijuana peut-il provoquer une crise cardiaque ?
Le rapport estime également que davantage de recherches sont nécessaires pour déterminer comment la consommation de cannabis pourrait entraîner des problèmes cardiovasculaires ou du diabète : certaines indications suggèrent en effet que fumer de la marijuana peut provoquer une crise cardiaque.

Certaines de ces études indiquent que fumer du cannabis pendant la grossesse peut entraîner un poids plus faible du nouveau-né. Mais à ce stade des connaissances, les liens entre grossesse et le développement de l’enfant restent peu clairs.

Pensées suicidaires, dépendance à l’alcool, risques au volant

Côté dépendance, le rapport relève qu’une forte consommation de cannabis comporte un risque élevé de développer des pensées suicidaires. Mais il y a peu d’indications que le fait de fumer de la marijuana accroîtrait l’usage d’autres drogues ou contribue à créer une dépendance à l’alcool et à d’autres drogues illégales.

Même si les capacités intellectuelles (concentration et mémoire) sont diminuées momentanément juste après avoir consommé du cannabis, ces scientifiques n’ont cependant pas trouvé d’indices dans la littérature médicale indiquant que cette drogue affecte les performances académiques ou les relations sociales. Enfin, sans surprise, le rapport relève enfin que fumer de la marijuana avant de conduire accroît le risque d’accident.

 

Une récente enquête nationale indique que 22,2 millions d’Américains de 12 ans et plus ont utilisé cette drogue dans les 30 derniers jours. Cette étude montre également que 90% des adultes consommant du cannabis aux Etats-Unis le font à titre récréatif ; 10% l’utilisent pour des raisons médicales.

Source : 20minutes.fr

Auteur: Philippe Sérié

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