Témoignage Frédéric v

Bonjour,

Je me présente, je m’appelle Frédéric, j’ai 47 ans, marié, père de 4 enfants.
Je suis un utilisateur de cannabis thérapeutique pour soulager des douleurs chroniques liées à une pathologie idiopathique du pancréas.

J’ai déclaré cette maladie en 2006, cette pathologie est extrêmement douloureuse du fait de crises aiguës.

Étant arrivé a des doses dangereuses de morphine, un médecin m’a suggéré (de façon non officielle) de tester le cannabis à usage thérapeutique.

J’ai beaucoup hésité car je ne gardais pas de bons souvenirs de mes expériences de jeunesse avec le cannabis. Comme j’étais dans une impasse et ne voyais pas d’autres solutions, je me suis lancé il y a bientôt 2 ans. Je consomme le cannabis par vaporisation et généralement uniquement le soir sauf en cas de douleurs trop fortes.

Le résultat a dépassé toutes mes espérances :

– Je ne prends plus du tout de morphinique, simplement des antalgiques basiques (paracétamol et aspirine en journée)

-Mes douleurs n’ont pas disparues mais sont devenues « acceptables », » gérables » et ce, sans antalgique dangereux.

-J’ai enfin retrouvé le sommeil

-Mon épouse et mes enfants ont vu le changement (moins d’agressivité liée aux douleurs et fatigue, plus de moments de partages, de complicités,…)

-Depuis, je n’ai subi qu’une seule courte hospitalisation alors que l’hôpital faisait partie du quotidien

En résumé, JE REVIS !

Seul bémol, je me suis éloigné de la médecine classique par désillusion, colère,  résignation…

Je peux même dire que j’ai déclaré une forme de phobie de la médecine suite aux multiples hospitalisations avec généralement des médecins différents qui remettaient en cause les diagnostiques de leurs confrères et recommençaient à zéro (examens, traitements,..) ; ce qui fait que c’est extrêmement compliqué d’aller de l’avant.

L’état et les moyens de la médecine publique à ce jour ne m’ont pas permis d’avoir un suivi fiable et dans la durée avec les mêmes spécialistes.

Enfin et c’est le plus grave, les traitements de morphine avaient des conséquences désastreuses sur ma santé physique et morale : pour moi, la morphine à fortes doses est une forme de « non vie » :

– Perte de conscience, perte de la volonté, agressivité avec mes proches, perte d’identité,…

– Troubles du rythme cardiaque, troubles du transit allant jusqu’à nécessiter une hospitalisation, inactivité (pas assez éveillé pour avoir envie de…) , accoutumance, etc…

Je n’ai aucun de ses effets négatifs avec le cannabis

Par contre, je vis très mal le fait d’être dans l’illégalité avec le cannabis, d’autant plus que j’ai l’intime conviction que j’agis pour mon bien mais aussi, par ricochet, celui de mon épouse et de mes enfants ; où est le mal dans cette démarche ???

J’aimerais me sentir moins seul dans ma thérapie à base de cannabis et dans la mesure de mes petites possibilités je souhaiterais œuvrer pour faire bouger les lignes.

Frédéric

Auteur: Philippe Sérié

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