Un utilisateur de Sativex partage son expérience

Un utilisateur de Sativex partage son expérience
Cannabis et Sativex

Nous avons rencontré Maxim, atteint de sclérose en plaques, qui depuis 6 mois utilise Sativex pour pallier aux douleurs provoquées par cette maladie
Nous vous proposons à la suite l’entrevue que nous avons réalisé, et tenons à remercier Maxim pour sa collaboration et le partage de son expérience, qui pourra intéresser toutes les personnes pouvant bénéficier de ce traitement, encore peu répandu, bien qu’il soit commercialisé en Espagne depuis déjà près d’un an.

Lutte contre la sclérose: Du Botox au Sativex, en passant par le cannabis
Cela fait de nombreuses années que je souffre de sclérose en plaques. Lorsque l’on me l’a diagnostiqué la maladie était encore indolore, mais depuis 5 ou 6 ans les douleurs ont commencé à se manifester dans les jambes de plus en plus intensément, au point d’en affecter ma vie quotidienne. D’autant plus que les pics de douleurs étant nocturnes, on imagine facilement les conséquences que cela engendre: fatigue, impossibilité de dormir, tourner en rond dans son lit en attendant le sommeil… Ma souffrance affectait également ma femme, ne tenant pas en place je l’empêchais malgré moi de dormir.
Lors d’un contrôle de routine je fis part à mon médecin de l’intensité grandissante de mes douleurs, le menaçant de me diriger vers une clinique spécialisée dans l’atténuation des souffrances, en étant arrivé à un point insupportable. Je me souvient que ce fut ma femme qui conduisit sur le chemin du retour, pendant que je pleurais, accablé par les douleurs aux jambes. J’avais à ce moment là 37 ans.
On me fit essayer la toxine botulique, connue comme Botox, qui outre ses applications dans le domaine esthétique, s’avère être un antidouleur puissant. Lors de la première session on me fit des injections très modestes mais directement dans le quadriceps (4 injections dans chacun). Mon dieu, quelle douleur! La première session fonctionna très bien et les douleurs s’adoucirent considérablement. Cette thérapie semblait efficace, mais l’action du Botox est limitée à un mois.
Seconde injection, cette fois avec un dosage un peu plus conséquent… atroce souffrance, mais cela en valait la peine. Quelle ne fut pas ma surprise le jour où je m’aperçus que mes quadriceps étaient en train de disparaitre: j’ai aujourd’hui des trous dans chaque jambe à cause de pertes de masse musculaire. Le docteur qui me suivait à l’époque me conseilla un spécialiste des muscles à Barcelone. Encore des analyses. On me « monitorisa » à l’aide d’aiguilles piquées dans mes jambes et reliées à un écran. Conclusion finale… Les spécialistes des pathologies musculaires supposèrent que ces effets étaient dus au Botox, bien qu’ils ne comprenaient pas comment, ce cas ne s’étant jamais présenté avant ma mésaventure. Quoiqu’il en soit, c’en était donc fini pour moi du traitement à la toxine botulique.
Ayant lu quelques articles traitant des bienfaits du cannabis pour les personnes atteintes de sclérose, et les douleurs commençant à réapparaitre, j’envisageais la piste du chanvre. Je fumais de l’herbe étant jeune, bien que ce n’était pas à des fins thérapeutiques. L’idée de consommer du cannabis ne me dérangeait pas, et c’est ainsi que je m’en suis procuré quelques grammes pour me faire une idée de son potentiel thérapeutique. En la fumant avant d’aller me coucher, je réussi à dormir, pas profondément mais au moins de quoi me reposer et récupérer un peu, les douleurs réapparaissant le matin. Lors des visites de routine, je le précisais à mon médecin. .
Il connaissait le Sativex, mais il n’était à l’époque pas encore autorisé en Espagne. En attendant de pouvoir me procurer ce médicament, j’ai choisi de cultiver du cannabis et pour cela je me suis rendu chez Alchimia, à Vilamalla (Girona) pour me renseigner sur la culture en intérieur du cannabis, les variétés adaptées à l’utilisation que je comptais faire de ma récolte, etc. Je me suis donc équipé d »une chambre de culture avec des lampes, du terreau, des graines, j’imagine que vous connaissez tout cela. C’est ainsi que j’ai pu commencer à m’autoproduire mon médicament, un an, deux ans, trois ans, et ce jusqu’à maintenant
Et vient le jour où le médecin me téléphone pour m’annoncer que le Sativex est à ma disposition. Un nouvel espoir était né, il me fallait essayer ce fameux Sativex! J’avais la sensation désagréable d’être un cobaye, mais il fallait que je tente le coup, mes jambes me faisant horriblement souffrir.
Quels bienfaits que t’apportèrent la consommation de Sativex?
Les bienfaits? C’était encore trop tôt. Mais je réussi rapidement à dormir, pas à poings fermés, mais au moins assez pour me reposer. Les choses allaient dans le bon sens, il restait à patienter pour juger des bénéfices possibles à plus long terme.
Les doses sont de 10 à 12 pulvérisations par jour. Cette quantité est suffisante, ou est elle variable selon les patients?

Sativex 2,7 mg THC et 2,5 mg CBD

Je commencerai par dire qu’il n’y a pas deux scléroses identiques, de la même façon qu’il n’y a pas deux personnes identiques, et que les symptômes varient également selon chaque cas, la dose sera donc à adapter à chaque patient.
La dose idéale pour que le médicament soit efficace est de 8 pulvérisations par jour, mais on peut diminuer ou augmenter à volonté, sans toutefois dépasser 12 prises par jour. Le protocole est de s’appliquer 2 pulvérisations buccales, puis d’attendre 30 minutes, le temps que le corps les assimile. Pendant cette demi heure, il faudra s’abstenir de boire ou de manger quoi que ce soit. Il faut donc supporter le mauvais goût du médicament 30 minutes, passé ce délais un caramel sera la récompense parfaite pour faire disparaitre cette sensation désagréable de la bouche.
Au début du traitement on m’expliqua que le Sativex est un concentré et que pour cette raison, les effets peuvent être plus prononcés qu’avec le cannabis fumé. Il fallait que je trouve moi même le dosage idéal pour mon organisme, autrement dit j’étais mon propre cobaye et devais tester différentes fréquences de pulvérisations pour trouver celle qui m’est adaptée. Les premiers jours les sensation de tournis étaient courantes, jusqu’à ce que j’établisse la posologie idéale pour mon cas: 4 pulvérisations avant de déjeuner, et 4 avant d’aller me coucher.
En été, avec la chaleur, j’ai remarqué que les vertiges étaient plus fréquents , la prise du matin est divisée en 2 pulvérisations avant de déjeuner, et deux autres après, pour une assimilation moins brutale. Le soir les 4 habituelles ne posent pas de soucis.

 

Lire la suite de l’article sur le blog d’Alchimiaweb

Auteur: Philippe Sérié

Partager cet article :