« C’est en France où l’on en consomme le plus » : des députés lancent une mission pour « dépassionner » le débat sur le cannabis

« C’est en France où l’on en consomme le plus » : des députés lancent une mission pour « dépassionner » le débat sur le cannabis

Dans le but de dresser un état des lieux des enjeux à la fois sanitaires, sécuritaires, économiques et agricoles, autour de l’usage du cannabis et de la production de chanvre, une mission d’information parlementaire a été lancée ce mardi. Cette dernière rendra ses premières conclusions au deuxième semestre.

YVES-MARIE QUEMENER / OUEST FRANCE

Une mission d’information parlementaire sur le cannabis a officiellement lancé ses travaux mardi 14 janvier dans l’espoir de « dépassionner » le débat, récurrent en France, autour de son usage récréatif ou thérapeutique.

« Il y a une urgence du sujet car notre pays a une législation sur les usages de stupéfiants assez répressive » mais « c’est en France où l’on en consomme le plus », a déclaré le député LR Robin Reda, président de la mission, lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Au total, cinq millions de Français déclarent avoir déjà fait usage du cannabis. Pour faire évoluer la réponse pénale, une amende forfaitaire de 200 € doit bientôt être expérimentée pour sanctionner les consommateurs.

« Le débat est souvent hystérisé »

« C’est une question très mal connue de nos citoyens » et elle « ne se limite pas à la question du cannabis comme drogue », a poursuivi le député. « Il faudra dépassionner au maximum la question car le débat est souvent hystérisé », a aussi souligné Jean-Baptiste Moreau, député LREM et rapporteur général de la mission.

Selon lui, « il faudra sortir du dogme car on a refusé toute évolution pendant des années », tout en assurant que l’objectif des travaux n’était pas d’aboutir à une « légalisation totale ».

Un « flou juridique »

La mission, dont le travail sera axé autour de trois grands usages du cannabis (thérapeutique, récréatif et pour le « bien-être ») étudiera également la situation à l’étranger, et notamment aux États-Unis où plusieurs États ont franchi le pas de la légalisation.

Pointant un « flou juridique » sur la commercialisation des produits issus du cannabis, les membres de la mission estiment que la France « sur-transpose » actuellement la réglementation européenne en interdisant tous « les produits issus de la fleur du chanvre » et en restreignant l’utilisation du chanvre « au seul commerce des fibres et des graines ».

Cannabis à usage médical expérimenté

Ces produits favorisent « la réduction du stress et de l’anxiété, l’amélioration du sommeil et de la récupération » et peuvent être consommés sous forme alimentaire, liquide, vaporisés ou de produits cosmétiques, soulignent ces élus.

Ainsi, le Syndicat professionnel du chanvre (SPC) se « réjouit » du lancement de cette mission qui était « attendue par de très nombreux acteurs qui investissent déjà les secteurs du chanvre bien-être et du cannabis thérapeutique ». Il y a « urgence à faire évoluer le cadre réglementaire », selon le communiqué du SPC.

L’expérimentation du cannabis à usage médical, pour laquelle l’agence du médicament (ANSM) a donné son aval, débutera d’ici à quelques semaines en France et sera au cœur de la première audition de la mission.

Source : ouestfrance.fr

Auteur: Philippe Sérié

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