Le cannabis médical a été légalisé au Royaume-Uni il y a six ans. Ce traitement, qui nécessite une prescription d’un médecin, sert à soulager les malades atteints de troubles neurologiques, de douleurs chroniques ou de maladies cancéreuses . Même si le NHS (Département de la Santé et de la Protection sociale) considère que le développement de ce type de traitement nécessite plus de « preuves », l’industrie du cannabis médical semble malgré tout être en pleine expansion .
Il existe actuellement plus de 30 cliniques prescrivant du cannabis médical au Royaume-Uni
Le pays se fournit en Europe, au Portugal plus précisément . La chaine de production commence ainsi à Lisbonne sous des serres de 20 000 m² . Il y en a 7 en tout abritant chacune environ 7 500 plants de cannabis. Un site hyper protégé car chaque culture ayant une valeur marchande estimée à 4 millions de dollars (3,12 millions de livres sterling).
Ensuite le cannabis est importé dans le plus grand site de transformation de cannabis médical du Royaume-Uni, dans la ville de Sunderland, au Nord-Est de l’Angleterre. L’entreprise est en partenariat avec les laboratoires Curaleaf qui a investi massivement dans l’usine. Fait remarquable, l’effectif de l’entreprise à pratiquement quintupler en six ans et il ne cesse de croître.
Le produit final, dans la majorité des cas, est une fleur de cannabis séchée qui pourra être vaporisée par les patients. La production se diversifie pour d’autres modes de consommation ( bonbons, huile …)
Le cannabis médical est devenu légal au Royaume-Uni en novembre 2018 après une campagne visant à le rendre accessible aux enfants souffrant d’épilepsie sévère .
Les prescriptions de cannabis médical sont actuellement délivrées par des médecins et des cliniques spécialisés. Ces ordonnances peuvent être envisagées pour des patients qui ont épuisé toutes les méthodes de traitement traditionnelles pour certaines pathologies.
Dans les faits comment ça se passe .
Une demande peut se faire en ligne sur le site d’une clinique privé, en répondant à des questions dans un formulaire et en soumettant son dossier médicale. Des cliniciens examineront votre demande afin de rejoindre le programme d’accès qui s’organise autours de rendez vous et de consultations. Ensuite une équipe multidisciplinaire composée de médecins et de pharmaciens évaluera si le cannabis médical vous convient. Si le dossier est approuvé, une ordonnance sera envoyée à votre pharmacie, qui s’organisera et vous contactera pour vous délivrer votre traitement à base de cannabis médical.
Sur le site de cette clinique, vous pouvez trouvez 35 profiles éligibles aux traitements : TDAH, anorexie, anxiété, arthrite, trouble du spectre autistique, trouble de l’hyperphagie (BED), douleur mammaire (Mastodynie), céphalée en grappe, troubles liés au cancer, algoneurodystrophie, maladie de Crohn, fibromyalgie, maladie de Parkinson …
Témoignages
Dans un article de la BBC, une femme de 46 ans témoigne. Elle souffre de douleurs chroniques et dit avoir passé « cinq ou six ans » à entendre des médecins lui avouer que ses douleurs intenses ne pouvaient pas être traitées à ce niveau là. « J’ai été surpris de voir à quel point il (le cannabis) était efficace pour gérer la douleur et j’avais l’impression que c’était une sorte de secret, c’est pourquoi un certain nombre de gens ne le savent pas ? Les gens se feront leurs propres opinions, mais si nous restons silencieux et nous ne témoignons pas, alors il y aura des personnes qui souffriront sans raison ».
Au Royaume-Uni, le cannabis est une drogue illégale de classe B. La peine maximale pour possession est de cinq ans de prison, une amende illimitée ou les deux.
Un autre témoignage . Benn Goodings, de Sunderland, s’est déjà soigné lui-même avec du cannabis illicite. Le jeune homme de 28 ans dit qu’il utilise désormais du cannabis médical pour l’aider à lutter contre sa dépression et son anxiété, dont il souffre depuis son adolescence. « Parfois, mon esprit s’emballe et cela (le cannabis) me ramène à un niveau normal », dit-il. Il estime que l’usage du cannabis médical a été « beaucoup diabolisé, pour de mauvaises raisons ».« Maintenant, je suis juste un homme normal qui prend ses médicaments. »