Paris, le vendredi 28 avril 2023 – Selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), il existe un risque de rupture de stock de certains médicaments de cannabis médical.
L’expérimentation du cannabis thérapeutique, en cours depuis 2021 et prolongée jusqu’à mars 2024, est légèrement mise à mal. Dans un communiqué publié le 31 mars dernier, l’ANSM a informé les professionnels de santé participant à l’essai que l’huile de CBD pure (50 mg/ml), dénommée CBD 50 LGP Classic, était en rupture de stock.
Un nouvel appel d’offres pour un approvisionnement fin mai
Le premier appel d’offres concernant le CBD 50 LGP Classic, lancé en début d’années, n’a malheureusement pas trouvé preneur — les deux fournisseurs-distributeurs précédents, Little Green Pharma et Intsec Chimos, n’ayant pas souhaité poursuivre la distribution du produit. « Un seul lot n’a pas trouvé de fournisseur lors du premier appel d’offres, ouvert du 29 janvier au 24 février : l’huile de CBD pur à 50 mg. C’est pourquoi un second appel d’offres a été lancé spécifiquement sur ce lot début avril, dont le but est de pouvoir assurer les premières livraisons fin mai », détaille Ludovic Rachou, président de l’Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC), auprès de nos confrères du Quotidien du Pharmacien.
Ce produit est pourtant fondamental pour l’expérimentation : toutes les primoprescriptions débutent avec de l’huile de CBD pur pour apprécier les effets de celui-ci sur les patients, avant, éventuellement de passer à traitement à base de THC.
L’ANSM propose une alternative pour deux traitements
L’ANSM a suggéré de traitements alternatifs aux professionnels de santé pour pallier l’absence du CBD 50 LGP Classic. Dans un premier temps, l’Agence propose tout simplement de suspendre les inclusions avec du CBD seul, tout en poursuivant éventuellement les essais concernant les médicaments avec du THC.
Selon les cas et les patients, l’ANSM recommande également des traitements alternatifs mélangeant THC et CBD, comme le 1/20 LGP Classic, qui contient 20 mg/ml de CBD et 1 mg/ml de THC. « Si cela est possible et toujours à l’appréciation du médecin et hors épilepsie, de procéder à un “switch” des patients traités actuellement par du CBD 50 (CBD 50 LGP Classic), soit une forme avec un faible taux de THC (1/20 THC/CBD), soit vers une forme équilibrée (Naxiva Panaxir T25C25) », indique l’ANSM.
Les patients épileptiques peuvent, en revanche, en cas de rupture totale du CBD 50 LGP Classic, être avec un autre médicament appelé Epidyolex.
Un second médicament en rupture a déjà trouvé un fournisseur
Initialement, un second médicament avait également été annoncé comme étant en rupture de stock, précisément l’huile contenant du THC et du CBD à un ratio 1/20, ce qui avait provoqué l’inquiétude de certains praticiens. L’appel d’offres semble, néanmoins, avoir été rempli. « Le premier appel d’offres a permis de trouver un fournisseur pour l’huile au ratio 1:20 en THC-CBD. Les ruptures évoquées ces derniers jours sont dues au report des prescriptions de l’huile de CBD pur vers ce produit, mais l’approvisionnement devrait rapidement reprendre son cours normal », explique Ludovic Rachou.
La véritable inquiétude concerne donc bien le CBD 50 LGP Classic, dont on ne sait pas précisément quand il pourra de nouveau être proposé aux patients. En espérant que sa rupture ne provoque pas l’abandon de l’expérimentation médicale par certains patients.
Raphaël Lichten
Source : JIM