Carnet de voyage de sœur Rose 19 avril 2019

Carnet de Voyage – Principes Actif – 19 Avril 2019

 

Bonsoir à toutes et à tous,

 

Ce Conclave va finir par avoir notre peau. On ne sait plus s’il fait jour ou s’il fait nuit, si on est maquillé ou démaquillé, stone ou à jeun, à San Francisco ou à Château Thierry.

 

Les événements s’enchaînent et ne se ressemblent pas. A peine a-t-on le temps d’ouvrir un œil qu’il faut déjà se maquiller, se jeter dans un bus et aller inaugurer une exposition de tableaux, en bénir une autre sur les différentes cornettes, partir en tournée des bars hétéros ou en cérémonie pour nos aînées qui nous ont quitté.

 

Assez vite, on remarque qu’il existe à peu près 4 types de sœurs présentes à ce conclave : Les Sœurs qui sont sobres (elles se sont faites un super badge SPS « sisters of the perpetual sobriety »), les Sœurs qui picolent, celles qui bédavent et les dernières qui font un peu tout à la fois.

Bien que le cannabis soit légal dans 10 états, 2 territoires et la capitale américaine, pour de nombreuses Sœurs bédavantes, la Californie ressemble à un paradis cannabique. Et dès les premiers jours, une certaine euphorie s’empare de nous. On passe tous les jours au dispensaire, comme si on venait hériter de notre troisième mari, on se fait tester tout ce qu’on trouve.

Assez vite, Sœur Mary Chastity de Nasville se révèle être l’une de nos Sœurs sûres. Tous les jours, elle apparaît dans un éclat de rire, son mari Gary au bras, avec une nouvelle variété à tester.
Enfin, quand je dis variété. Comment te dire ?
On est aux États-Unis, trop n’est jamais assez. C’est pareil que pour la bouffe.
Pourquoi faire juste un gros pétard pur sans tabac quand tu peux faire un gros pétard pur sans tabac avec de la weed qui a infusé dans de l’huile ultra concentré parfumé à la pomme et recouvert de pollen ?
Elle nous a trouvé des trucs avec des taux de THC explosant tous les compteurs.
On a un peu du mal à faire la part entre ce qui révèle du marketing et ce qui est la réalité du produit.
Avec Sœur Pupuce, on se fait la remarque que ça donne une défonce très spéciale. Un buzz qui semble assez synthétique, pas toujours des plus agréables.

Je fini par faire la remarque à une vendeuse dans un dispensaire. Je lui dit que je suis choqué de voir que la quasi totalité des herbes et des produits dérivés proposent soit du thc soit du cbd mais rarement l’un et l’autre de façon équilibré. Sa réponse est claire, elle lâche son « masque de vendeuse aimable » et me dit combien elle est blasé par ce phénomène aussi, mais les gens étant peu informés veulent juste se prendre la grosse baffe, le bon high, sans se poser trop de questions. Ainsi les dispensaires mettent l’accent sur ces beuh qui ne semblent pas très naturelles.

Quand on en vient aux comestibles, les « edibles » en anglais, tous les gâteaux, bonbons, chips, grain de café, boissons, chocolats avec du cannabis, c’est encore moins claire. Aucune information autre que le taux de THC et le cas échéant de CBD. Rien sur la plante utilisé, et le seul objectif affiché est d’être « high »

J’achète une boisson sans alcool, sans sucre, mais avec 10 mg de THC. C’est pas très bon, mais au bout d’une heure, je me sens tranquillement glissé. Sœur Anna Maria a goûté à un petit bonbon gélatineux à 10 mg de THC aussi, ce qui semble est la dose de référence, avant d’engloutir un hamburger. Elle a commencé à rigoler plus de d’habitude en sortant de table, puis dans les magasins, elle avait des fous rires sans raisons. A peine a-t-elle touché son lit quelques heures plus tard, qu’elle sombra dans un bon sommeil dont elle sorti plus reposée et fraîche que jamais, thank you very much.

 

Demain, c’est le 20 avril – on va faire une tournée des bars avec Sœur Pupuce, on rejoint Michael et David, un couple trop mignon de retraité militant. Et ce n’est pas n’importe quel jour, c’est le 420, c’est un samedi, ça s’annonce comme une très belle journée.

Je vous embrasse sur chacune de vos quatre joues <3

Sœur Rose

Auteur: Philippe Sérié

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