Luxembourg : le cannabis illégal contaminé aux mycotoxines

Une étude luxembourgeoise, émanant des Départements de protection de la santé et de médecine légale du Laboratoire national de santé (LNS), et publiée dans la revue Mycotoxin Research, a étudié la présence de mycotoxines dangereuses dans 142 échantillons de cannabis illégal saisis par la police luxembourgeoise.

Via des analyses de chromatographie, permettant de séparer les différentes substances présentes dans un produit, l’étude a relevé qu’environ un tiers des échantillons étaient contaminés par l’ochratoxine A, à des concentrations pouvant atteindre 16mg/kg.

L’ochratoxine est produite par différentes espèces d’Aspergillus et de Penicillium, des moisissures qui peuvent amoindrir l’efficacité du système immunitaire voire s’avérer neurotoxiques. Les mycotoxines résistent par ailleurs à la stérilisation et à la chaleur. Les mycotoxines se développent le plus souvent pendant la culture plutôt que pendant le stockage. Ces champignons sont réputés mutagènes et cancérigènes en raison de leur capacité à briser les brins d’ADN et à inhiber leurs mécanismes de réparation.

Les niveaux maximums fixés par la Commission européenne dans l’alimentaire sont de 15-20mg/kg.

Parmi les échantillons, aucune différence significative n’a été observée entre ceux de résine et ceux d’herbe. Globalement, les concentrations restent faibles et ne suggèrent pas un problème pour la santé humaine si la consommation de cannabis reste modérée.

Les chercheurs luxembourgeois écrivent que « Le cannabis récréatif est légalisé dans de plus en plus de pays, et des méthodes de détermination des contaminants, et donc des mycotoxines, commencent à apparaître dans la littérature scientifique. D’autre part, le cannabis continue à être disponible sur le marché illégal sans aucun contrôle de qualité ».

Une précédente étude espagnole avait déterminé que 75% du haschisch madrilain était contaminé par des bactéries fécales, le rendant clairement impropre à la consommation humaine.

Source : newsweed.fr

Auteur: Philippe Sérié

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