Parlons Canna : Frédéric Prat – Principes Actifs – Cannabis médical : “dépêchez-vous, il y a des gens qui souffrent!”

Nous avons le plaisir de vous présenter une entrevue exclusive avec Frédéric Prat, un expert éminent du monde du cannabis. Aujourd’hui, il nous fait l’honneur de rejoindre le podcast “Parlons Canna” pour partager son expertise et ses connaissances approfondies sur ce domaine passionnant.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, prenons un instant pour découvrir qui est Frédéric, d’où proviennent ses informations, et les différentes casquettes qu’il porte professionnellement. Ensuite, nous aborderons les actualités de l’association Principes Actifs, dont Frédéric est le président, ainsi que les sujets brûlants liés à l’expérimentation du cannabis médical. Plongeons dès à présent dans cette conversation captivante et enrichissante sur l’univers du cannabis.

Frédéric Prat : Un expert aux multiples casquettes

Frédéric Prat est un homme aux nombreuses casquettes, actuellement président de l’association Principes Actifs, ingénieur à l’Assurance Maladie et président de Chanvre Avenue, une entreprise spécialisée dans la distribution de chanvre et de cannabis CBD. Il partage depuis près de dix ans des informations concernant le cannabis, parcourant la science qui l’entoure. Son engagement dans ce domaine a été fortement influencé par une expérience personnelle touchante : en 2014, sa mère a été diagnostiquée avec un cancer et a refusé de suivre les traitements conventionnels, redoutant de perdre ses cheveux. Déterminés à trouver une solution alternative, Frédéric et son frère ont entrepris des recherches approfondies.

La découverte du potentiel du cannabis médical

En tant qu’ingénieur en informatique travaillant à l’Assurance Maladie, Frédéric a pu rapidement analyser les informations et évaluer les avantages et les risques de différents traitements alternatifs. Face à l’idée de laisser sa mère sans traitement et prévoyant les souffrances que la maladie pourrait engendrer, il s’est mis en quête d’options. Le parcours de recherche a été marqué par différentes approches, allant des injections de vitamines au jeûne thérapeutique, mais également par la rencontre avec certains charlatans.

Le choix du cannabis médical comme solution

Cependant, au fil de ses investigations, Frédéric et son frère ont découvert de nombreuses publications scientifiques à l’étranger et recueilli de nombreux témoignages de patients qui mettaient en avant les bénéfices du cannabis médical. Convaincus que cette voie était prometteuse, ils se sont lancés dans la recherche d’un produit adapté. En 2014, cette quête s’est avérée complexe, car les options étaient encore limitées. À l’époque, ils ont trouvé un site appelé Medicana, qui proposait des extractions de cannabis, mais l’offre restait limitée.

Le pouvoir des données scientifiques dans la décision

Malgré le manque de produits légaux disponibles à l’époque, Frédéric et son frère avaient déjà en leur possession une somme considérable de données scientifiques soutenant les bienfaits du cannabis médical. Dans plusieurs États américains, le cannabis était déjà autorisé à des fins médicales depuis plusieurs années, et les publications scientifiques en la matière étaient abondantes et convergentes. Ces recherches démontraient régulièrement que le cannabis médical améliorait la qualité de vie des patients.

Le défi de trouver le bon produit

Trouver un produit adapté n’a pas été chose aisée, compte tenu de la légalité restreinte du cannabis à l’époque. Cependant, malgré les obstacles, Frédéric et son frère ont réussi à mettre la main sur un produit et ont entrepris l’expérimentation auprès de leur mère. Les résultats ont été au-delà de leurs espérances : après avoir administré quelques gouttes sous la langue, ils ont constaté une transformation remarquable. Leur mère a retrouvé son énergie, son appétit, et sa qualité de sommeil s’était nettement améliorée. Ils ont ainsi réussi à améliorer significativement sa qualité de vie, ce qui était leur objectif premier.

Un engagement pour permettre aux professionnels de santé de s’impliquer

Cette expérience personnelle a été un moteur puissant pour l’engagement de Frédéric dans le domaine du cannabis médical. Son but ultime est que les professionnels de santé puissent prendre en charge ces questions et accompagner les patients dans l’utilisation du cannabis médical. Il considère que cette responsabilité ne devrait pas incomber à des particuliers comme lui, mais plutôt au corps médical. Malheureusement, la prohibition du cannabis entrave encore cette possibilité.

Un message d’espoir et de solidarité

En partageant son parcours, Frédéric veut inspirer et aider les autres à prendre conscience du potentiel du cannabis médical. Il encourage les individus à soutenir leurs proches en utilisant les connaissances et les ressources disponibles. Sa conviction est que personne ne devrait souffrir inutilement et que chacun peut agir, à sa manière, pour améliorer le bien-être de ses proches.

Le rôle de Chanvre Avenue dans le domaine du cannabis

Avec Chanvre Avenue, Frédéric et son équipe accompagnent des producteurs dans la culture de fleurs de cannabis à prédominance CBD, en accord avec la réglementation en vigueur. Ils mettent également l’accent sur l’éducation autour du cannabis.

Les tendances internationales en matière de cannabis médical

En observant les tendances mondiales du cannabis médical, Frédéric remarque une reconnaissance croissante de l’efficacité du cannabis dans le traitement de diverses pathologies et symptômes. Cependant, il déplore le fait que l’expérimentation du cannabis médical en France soit limitée. Cette limitation provient du fait que cette expérimentation n’a pas pour but d’évaluer l’efficacité du cannabis, mais plutôt de permettre sa distribution et sa prescription sur le territoire français.

Objectif de l’expérimentation du cannabis médical en France

L’objectif principal de l’expérimentation du cannabis médical en France est de mettre en circulation légalement des produits qui étaient auparavant illégaux. Cette initiative vise également à former les professionnels de santé, tels que les médecins et les pharmaciens, sur l’utilisation de la plante. Cependant, Frédéric souligne que l’efficacité du cannabis médical a déjà été évaluée dans d’autres pays, ce qui a conduit à la mise en place de cette expérimentation en France. Actuellement, près de 3000 patients sont impliqués dans cette expérimentation, répartis dans différents centres antidouleurs et soins palliatifs.

L’enjeu de la médecine personnalisée et les ratios de traitement

Frédéric souligne l’importance de la médecine personnalisée dans le domaine du cannabis médical. Il évoque la mise en place de plusieurs ratios de composants (CBD et THC) pour répondre aux besoins spécifiques de chaque patient. Le but est de trouver le produit qui correspond le mieux au symptôme ou à la pathologie de chaque individu.

Les médecins et les pharmaciens doivent être formés à cette approche, car elle diffère des prescriptions standardisées auxquelles ils sont habitués. Les débuts du traitement sont souvent avec un ratio élevé en CBD, puis progressivement, si nécessaire, on peut ajouter du THC pour des cas de douleur plus sévère, où le THC s’avère plus efficace.

Le retard de l’expérimentation et le sujet du remboursement

Frédéric mentionne que l’expérimentation du cannabis médical aurait dû durer deux ans, mais elle a été reportée d’un an en raison d’événements comme la pandémie de Covid-19. L’un des principaux sujets à aborder lors de cette expérimentation est celui du remboursement. Actuellement, le statut du cannabis médical et sa prise en charge financière par la Sécurité sociale sont des questions essentielles à résoudre.

Le PLFSS et ses implications

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) est un dossier clé pour l’expérimentation du cannabis médical. Il devrait aborder la question du remboursement du cannabis médical, permettant ainsi aux patients d’accéder plus facilement à cette alternative thérapeutique. Cependant, en raison des circonstances exceptionnelles, ce sujet a été reporté, ce qui a impacté la durée de l’expérimentation.

Le statut de la plante dans le contexte du remboursement

L’un des défis majeurs pour l’expérimentation du cannabis médical en France est de définir le statut de la plante en tant que médicament. Cela implique de la classer dans une catégorie appropriée, ce qui est une situation nouvelle pour le pays. Pour négocier les remboursements auprès de la Sécurité sociale, il est essentiel que le cannabis médical soit inclus dans le plan de renforcement de la sécurité sociale. Si cette inclusion ne se fait pas, les médecins pourraient prescrire des médicaments non remboursés, rendant ainsi l’accès au cannabis médical difficile pour la plupart des patients.

L’importance d’une décision rapide

La question du remboursement doit être abordée cette année, notamment pour l’année 2024. Si des discussions ne sont pas menées rapidement sur ce sujet, cela risque de retarder davantage l’expérimentation. Cependant, il y a toujours l’espoir qu’une proposition de loi soit présentée pour accélérer le processus et débloquer la situation. Ludovic Mendes, député à l’Assemblée nationale, avait annoncé qu’un projet de loi serait présenté à la fin juin pour tenter d’accélérer l’expérimentation en France.

L’attente prolongée et les enjeux humains

Frédéric souligne l’importance d’accélérer le processus en raison du temps déjà écoulé depuis le début des démarches en 2018. Il rappelle que des patients ont besoin d’accéder rapidement au cannabis médical et que certains ne peuvent se permettre d’attendre plus longtemps. Frédéric lui-même a été impliqué dans le processus, étant interviewé à l’Assemblée nationale et au Sénat, et faisant partie des six patients en France qui ont donné leur accord pour l’expérimentation. Le besoin d’accès au cannabis médical est urgent pour de nombreuses personnes, et le temps joue un rôle critique dans cette situation.

Les priorités de la légalisation du cannabis

Frédéric souligne l’importance de hiérarchiser les différentes priorités de la légalisation du cannabis. Selon lui, la priorité première devrait être d’accorder aux personnes malades un accès facile à un médicament qui pourrait les soulager. Il trouve incroyable que cette partie de la légalisation soit encore bloquée. Pour lui, le fait de reconnaître le cannabis comme un médicament prescrit par les médecins pourrait être un premier pas vers une forme de légalisation, comme cela s’est produit en Californie.

Les impacts de la reconnaissance du cannabis comme médicament

Si le cannabis est reconnu comme un médicament prescrit par des médecins, cela pourrait avoir des répercussions sur d’autres aspects de la législation. Par exemple, cela pourrait entraîner des changements dans les tests de dépistage pour le permis de conduire, ainsi que d’autres ajustements dans le système. La reconnaissance médicale du cannabis pourrait être un premier pas significatif vers une plus grande acceptation et une évolution de la législation dans le domaine du cannabis.

La distinction entre l’usage médical et l’usage adulte

Frédéric insiste sur le fait que les deux sujets, l’usage médical et l’usage adulte récréatif, sont complètement différents. Les personnes malades cherchent avant tout à avoir accès à des thérapies qui soulagent leur souffrance et améliorent leur qualité de vie. Il rappelle que les effets secondaires du cannabis médical diffèrent considérablement des traitements conventionnels, avec des effets généralement plus doux et la possibilité de dormir plus facilement.

Le combat pour l’accès au cannabis médical

Frédéric souligne que le combat pour l’accès au cannabis médical est une priorité cruciale pour les patients qui souffrent et cherchent des traitements alternatifs. Il se questionne sur la raison pour laquelle la France n’a pas encore autorisé l’usage médical du cannabis, alors que de nombreux autres pays l’ont déjà fait. Pour lui, c’est un combat essentiel qui doit être mené pour répondre aux besoins des patients qui recherchent des solutions thérapeutiques alternatives.

La diversité des usages du cannabis

Frédéric souligne que bien que le cannabis provienne de la même plante, les différentes filières impliquent des usages distincts. Les personnes qui utilisent le cannabis médical ne sont pas nécessairement des consommateurs de cannabis à des fins récréatives. Il s’agit de trois mondes différents, avec des personnes aux besoins et aux objectifs différents.

Les acteurs impliqués dans chaque filière

Les acteurs impliqués dans chaque filière diffèrent également. Dans le domaine du cannabis médical, on retrouve des patients, des médecins et des pharmaciens, tandis que dans l’usage récréatif, il s’agit d’une tout autre population.

Les molécules de synthèse et leur encadrement

Frédéric aborde ensuite le sujet des molécules de synthèse, telles que le HHC et le H4CBD, qui sont des substances reproduisant les effets du cannabis. Il estime que ces molécules devraient être réservées aux professionnels de santé et aux laboratoires, car leur utilisation et leurs effets ne sont pas encore suffisamment connus. Les entrepreneurs devraient attendre que ces molécules aient été testées et approuvées avant de les exploiter.

Le rôle des scientifiques et des entrepreneurs

Frédéric insiste sur l’importance de laisser le travail sur les molécules de synthèse entre les mains des scientifiques. Une fois que leur efficacité et leur sécurité sont établies, les entrepreneurs peuvent alors envisager de les exploiter. Il met en avant le besoin d’avoir des preuves scientifiques solides avant de mettre en circulation de nouvelles molécules.

En somme, il est essentiel de respecter les différents usages du cannabis et de s’assurer que chaque filière est encadrée par les acteurs appropriés, en fonction des enjeux et des spécificités de chacune d’entre elles. La prudence doit prévaloir lorsqu’il s’agit de molécules de synthèse, en veillant à ce qu’elles soient dûment évaluées par les professionnels de la santé avant d’être utilisées plus largement.

Le rôle de l’association Principes Actifs

Frédéric explique que l’association Principes Actifs a pour mission de militer en faveur de l’extension de l’expérimentation du cannabis médical à un plus grand nombre de pathologies. Ils sont convaincus que la plante pourrait bénéficier à un plus grand nombre de personnes si son accès était élargi. L’association milite également pour l’autorisation de l’autoproduction du cannabis médical. En effet, de nombreux membres de l’association se soulagent en cultivant leur propre cannabis, et cette pratique est courante dans les pays étrangers qui ont autorisé le cannabis médical.

Actualités de l’association

Une des actualités récentes de l’association est l’envoi d’un courrier à l’ensemble des sénateurs et députés pour les sensibiliser sur la question de l’autoproduction du cannabis médical. Frédéric met en avant les exemples du Luxembourg et de l’Allemagne, qui ont avancé sur ce sujet et prévoient d’autoriser l’autoproduction. L’association plaide pour une autoproduction raisonnée, limitant le nombre de plants par patient, afin de répondre à leurs besoins sans abus. Beaucoup de patients ont déjà trouvé un soulagement avec les plantes qu’ils autoproduisent, et l’association est déterminée à défendre leur droit d’accéder à cette thérapie tant qu’elle reste efficace pour eux.

L’importance de l’autoproduction raisonnée

Frédéric insiste sur le fait que même si des produits pharmaceutiques à base de cannabis seront disponibles à l’avenir, ils ne seront pas nécessairement identiques à la plante cultivée. Pour certains patients, la variété de cannabis qu’ils cultivent eux-mêmes peut être particulièrement efficace pour soulager leurs symptômes. L’autoproduction raisonnée permettrait aux patients de continuer à utiliser les plantes qui leur ont apporté du soulagement, tout en évitant des cultures excessives.

L’association Principes Actifs continue donc de plaider en faveur de l’autoproduction raisonnée et de l’élargissement de l’expérimentation du cannabis médical en France. Ils cherchent à sensibiliser les décideurs politiques sur l’importance de ces enjeux pour les patients et à s’inspirer des exemples d’autres pays ayant autorisé ces pratiques.

La personnalisation du traitement à base de cannabis médical

Frédéric explique qu’au-delà de l’expérimentation actuelle du cannabis médical qui est déjà individualisée, il existe un niveau supplémentaire de personnalisation pour chaque patient. En effet, chaque patient doit trouver la variété de cannabis qui lui convient le mieux, ainsi que le mode de culture adapté à sa pathologie et à ses besoins spécifiques.

Cependant, il reconnaît que ce niveau de personnalisation serait difficile à mettre en place dans le système de santé, car cela nécessiterait une multitude de variétés différentes. Actuellement, les extraits complets disponibles en pharmacie couvrent déjà un large spectre de besoins, mais pour certains patients, trouver la variété spécifique qui leur apporte le plus de bien-être est essentiel.

L’importance de l’autoproduction

Frédéric souligne l’importance de l’autoproduction pour les patients afin qu’ils puissent avoir accès à la variété spécifique qui leur convient le mieux. Produire sa propre plante de cannabis est déjà une forme de thérapie en soi, car cela permet aux patients de se concentrer sur autre chose et d’oublier leurs soucis. Il rappelle que le processus de culture crée un lien fort avec la plante, car les patients ont investi du temps et du cœur dans leur culture.

L’accompagnement par un professionnel de santé

Frédéric insiste sur le fait que même dans le cadre de l’autoproduction, il est essentiel d’être assisté par un professionnel de santé. Le choix de la variété et du mode de culture doit être guidé par un professionnel compétent pour s’assurer que le traitement est adapté aux besoins du patient et qu’il est utilisé de manière responsable.

Le contenu du mail adressé aux décideurs

Frédéric explique que le mail envoyé aux sénateurs et députés vise à sensibiliser ces décideurs sur la question de l’autoproduction du cannabis médical. Dans ce courrier, l’association Principes Actifs met en évidence plusieurs points clés :

  • L’expérience internationale : L’association rappelle que de nombreux pays qui ont autorisé l’usage du cannabis médical ont également introduit l’autoproduction. Cela montre que l’autoproduction répond à un réel besoin des patients.
  • L’usage par les patients : Le mail met l’accent sur le fait que les patients utilisent déjà le cannabis à des fins médicales, soit en l’achetant illégalement dans la rue, soit en l’autoproduisant. Pour les patients qui ont trouvé du soulagement grâce à leur propre culture, il serait injuste de leur retirer cette possibilité.
  • Les informations fournies par l’association : L’association Principes Actifs a fourni des informations concrètes et réelles basées sur leurs expérimentations. Ces informations sont importantes pour éclairer les décideurs sur les bénéfices et les risques de l’autoproduction.

Les risques de la répression

Frédéric met en avant les risques liés à la répression de l’autoproduction de cannabis. En France, la production de cannabis est sévèrement réprimée et peut entraîner jusqu’à 20 ans de prison. Il souligne que les patients qui se soulagent grâce à l’autoproduction, notamment ceux en situation de handicap ou souffrant d’épilepsie, n’ont pas leur place en prison.

Anticipations des freins et objections à l’autoproduction

Frédéric envisage plusieurs freins et objections à l’autoproduction du cannabis médical :

  • Sécurité et contrôle : Certains pourraient craindre que l’autoproduction ne permette pas un contrôle suffisant sur la qualité et la sécurité des produits. Pour répondre à cette objection, Frédéric suggère que les personnes qui autoproduisent se déclarent et signalent leur culture pour éviter des problèmes éventuels.
  • Réglementation : Le cadre légal actuel interdit l’autoproduction de cannabis en France. Les décideurs pourraient objecter qu’il faudrait modifier la réglementation en vigueur pour autoriser cette pratique.
  • Contrôle du marché : Certains pourraient s’inquiéter que l’autoproduction puisse échapper au contrôle du marché et des taxes, ce qui pourrait être perçu comme une perte potentielle de revenus pour l’État.

L’importance de prévoir l’autoproduction

Frédéric insiste sur l’importance de prévoir l’autoproduction pour les patients, car certains d’entre eux continueront de le faire dans l’ombre, même si c’est illégal. Si l’autoproduction est efficace et sans risque pour la santé publique, il serait injuste d’interdire quelque chose qui soulage les patients et améliore leur qualité de vie.

Il souligne également qu’il ne faudrait pas obliger les patients à quitter le pays pour accéder à un traitement qui leur convient. L’autoproduction devrait être envisagée comme une option légitime pour les patients en France, afin de leur permettre de trouver la variété et les cannabinoïdes qui correspondent le mieux à leurs besoins médicaux.

Les blocages politiques et l’impact des témoignages de patients

Frédéric exprime son constat selon lequel l’urgence est plus forte lorsqu’il s’agit de personnes malades ayant besoin d’accéder au cannabis médical. Il ressent une certaine incompréhension face aux blocages politiques qui semblent entraver l’accès à cette thérapie pour ceux qui en ont réellement besoin.

Il pense que pour susciter un changement dans l’opinion publique et l’acceptation du cannabis comme médicament, il est essentiel de mettre en avant des témoignages de patients souffrant de maladies et bénéficiant du cannabis médical. Cependant, il reconnaît que ce processus peut être difficile, car certains patients préfèrent garder leurs témoignages privés et intimes. Frédéric se demande si ces témoignages sont le seul moyen de convaincre les personnes qui ne sont pas touchées par la maladie ou le cannabis.

Les actions de l’association Principes Actifs

Concernant l’association Principes Actifs, Frédéric explique qu’ils ont déjà donné la parole aux patients en 2019 lors d’auditions et de témoignages. Ils ont également créé des clips patients pour sensibiliser davantage le public. Cependant, il estime que l’impasse actuelle est davantage politique. Ils attendent qu’une décision politique soit prise pour débloquer la situation et permettre un accès plus large au cannabis médical.

Le besoin de changement politique

Frédéric souligne que ce qu’il reste à faire est ce que les autres pays ont déjà fait : prendre une décision politique en faveur du cannabis médical. Il considère que le témoignage des patients a déjà été donné, et l’association Principes Actifs a fait sa part pour sensibiliser sur la question. Cependant, la situation actuelle demande un changement politique pour progresser.

Les enjeux des social clubs pour l’accès au cannabis médical

Frédéric aborde un sujet important qui concerne l’accès au cannabis médical pour les personnes qui ne peuvent pas obtenir de prescription médicale. Il souligne que bien que l’expérimentation du cannabis médical soit en cours en France, il existe encore des obstacles pour certaines personnes qui souhaitent bénéficier des bienfaits du cannabis à des fins thérapeutiques.

Il évoque l’idée des social clubs, des structures associatives qui pourraient servir de lieux de distribution pour les personnes qui ne peuvent pas obtenir de prescription médicale. Ces clubs pourraient fournir un accès sûr et contrôlé au cannabis médical, évitant ainsi aux patients de se tourner vers des sources d’approvisionnement moins sûres et non tracées.

La nécessité de la traçabilité des produits pour les patients malades

Frédéric souligne l’importance de la traçabilité des produits pour les personnes malades qui ont un système immunitaire fragile. Un produit de qualité et tracé est essentiel pour assurer la sécurité et l’efficacité du traitement.

L’exemple du maire de Bègles et le mouvement pour les social clubs

Frédéric mentionne le maire de Bègles, qui est en train de rassembler des personnes élues et des acteurs pour soutenir l’idée des social clubs en France. Ces clubs pourraient être une solution pour les patients qui ne peuvent pas cultiver leur propre cannabis et qui ont du mal à obtenir une prescription médicale. Cela permettrait de garantir un accès sûr et contrôlé au cannabis médical, sans avoir à se tourner vers des sources illégales ou risquées.

Le mot de la fin

“Dépêchez vous, on a trop de gens qui s’ouvrent et des gens qui voudraient se soulager.”

Merci à Frédéric Prat, président de l’association Principes Actifs, de partager son expérience et son engagement en faveur du cannabis médical. Il nous a rappelé l’importance de cet enjeu pour les personnes malades en quête de soulagement et d’amélioration de leur qualité de vie.

Pour le prochain épisode, nous poursuivrons nos discussions sur les actualités et les avancées du cannabis et du CBD en France et dans le monde. 

Cliquez ici pour écouter le podcast de Frédéric Prat (cliquez sur l’épisode 89 de la page )

Merci d’avoir été avec nous aujourd’hui, et à très bientôt pour le prochain épisode passionnant de “Parlons Canna” !

Source : parlonscanna.biz

Auteur: Philippe Sérié

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