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Un mois après l’abrogation de la loi sur les substances vénéneuses, proposée par le gouvernement Fritch, incluant le cannabis thérapeutique, une nouvelle loi vient d’être validée par le conseil des ministres, le 27 décembre. De quoi réjouir le syndicat polynésien du chanvre…
Stéphane Ratinaud / Mereini Gamblin • Publié le 30 décembre 2023 à 12h09, mis à jour le 30 décembre 2023 à 12h13
Suite logique de l’abrogation de la loi du gouvernement précédent, les militants en faveur du cannabis thérapeutique attendent désormais avec impatience l’adoption de la loi par l’assemblée de Polynésie pour écrire une nouvelle page de l’histoire…car les Polynésiens aussi attendent.
Le nouveau texte autorise les médicaments à base de cannabis, la culture de chanvre à faible teneur en THC, l’importation et la distribution des produits qui en sont issus. L’idée : ouvrir la porte aux produits à base de CBD, déjà légaux en Europe depuis une trentaine d’années, et au cannabis thérapeutique.
Entre les mains du CESEC, la loi doit encore passer par la commission de santé du Pays, et par les élus de Tarahoi… »cette étape est celle qui nous importe le plus » souligne Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre.
Taux de THC, commercialisation, économie..quid du cadre légal ?
Concernant le seuil légal du taux de THC, actuellement à 0,3% en France et en Europe, le syndicat demande une tolérance à 1%, compte tenu des conditions climatiques chaudes et humides en Polynésie, qui font automatiquement exploser les principes actifs du chanvre.
Nous sommes entourés d’experts de la culture du cannabis. Il y a eu un rapport émis par l’assemblée nationale, par une mission interministérielle dont a fait partie notre président, qui recommande que sous les latitudes chaudes, on relève ce taux minimum de THC à 1%. Ce que nous demandons ce n’est pas un relèvement de 1% sur tous les produits, issus ou fabriqués avec du cannabis. Mais c’est uniquement une tolérance à 1% dans l’analyse des fleurs de cannabis non stupéfiant, qui sont vendues avec un seuil à 0,3%. Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre
Tandis qu’à l’étranger, le cannabis médical est déjà sur le marché depuis plusieurs années, cette nouvelle filière, une fois autorisée et mise en place en Polynésie, permettrait de créer de la richesse, de l’emploi, et de subvenir à un besoin réel, « notre Pays gagnerait en souveraineté » argumente Philippe.
L’avantage d’une production locale pour satisfaire un besoin local, c’est que le cannabis va rentrer dans un circuit court. Toute sa qualité réside dans ce circuit court. Les médecins sont en attente, les pharmaciens sont prêts. Il n’y a plus qu’à…Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre
Le président du syndicat suggère par ailleurs de se référer « à la réglementation internationale qui précise que tout pays qui souhaite légaliser le cannabis doit appliquer le régime applicable à l’opium. » La vente et l’achat de cannabis thérapeuthique seront ainsi soumis à des autorisations et sous la surveillance d’un organisme de contrôle qu’il faudra créer pour désigner les surfaces de culture etc.
Ce que l’on veut, c’est le développement d’une filière responsable, sécurisée, pour pouvoir apporter une solution urgente à nos malades. (…) Le syndicat polynésien du chanvre existe justement pour éviter que des grands groupes pharmaceutiques viennent s’implanter chez nous. On ne peut pas leur interdire de venir ici mais on peut fixer des conditions plus contraignantes pour eux. Philippe Cathelain, président du syndicat polynésien du chanvre
Philippe Cathelain répondait à Stéphane Ratinaud dans le journal du 29 décembre 2023 :
Source : la1ere.francetvinfo.fr/polynesie