Témoignage Valérie

TEMOIGNAGE

Valérie 56 ans, maman d’un jeune homme de 21 ans, j’ai appris ma séropositivité au VIH en 1985 et quelques années plus tard au VHC également. J’ai commencé mes traitements antirétroviraux en 1997 après un traitement de 18 mois pour une tuberculose ganglionnaire contractée lors d’un voyage au Vietnam en 1993. IL y a 20 ans après la naissance de mon fils, suite à une perte de la masse musculaire et graisseuse au niveau du visage et des membres inférieurs (lypoatrophies), et à une perte de l’appétit, ayant remarqué que lors de mon usage récréatif du cannabis celui ci m’ouvrait l’appétit, j’ai donc décidé de l’utiliser et ce vraiment dans une visée médicale pour m’ouvrir l’appétit, soulager mes douleurs neuropathiques induites par les différents traitements pris depuis 1993 et réduire mon anxiété (ce qui m’a aidé à retrouver un sommeil réparateur).

En 2012 j’apprends que j’ai un cancer de l’amygdale et un début de cancer anal du aussi à un virus, le HPV (papillomavirus). Compte tenu de ma pathologie VIH l’oncologue décide qu’elle ne me prescrirait pas de chimiothérapie mais uniquement de la radiothérapie après chirurgie et résection de l’amygdale et de la partie touchée au niveau anal. Tout le long de ma radiotherapie j’ai utilisé du cannabis et alors que le médecin m’avait dit que la dernière semaine je ne pourrais plus avaler suite aux brulures occasionnées par les rayons, je n’ai eu qu’un léger mal de gorge (je pense que le cannabis a joué son rôle et a fortement diminué les effets secondaires liés à la radiothérapie dont les brulures).

En ce qui concerne mon approvisionnement j’ai pendant longtemps fait de l’auto culture jusqu’à ce que je sois obligée de changer de logement et ne plus pouvoir faire pousser quelques plants pour mon usage personnel et médical. A cette période je me suis donc dirigée vers le marché noir.

En juin 2021 j’ai pu être incluse dans l’expérimentation française, après plus de huit rendez vous avec le médecin référent, nous avons réussi à trouver la posologie qui me convient et le même soulagement recherché au niveau de mes douleurs, de la prise d’appétit et du sommeil. (Sensiblement le même soulagement que quand je faisais pousser mes propres plants de cannabis, mis a part que dans le cadre de l’expérimentation c’est toujours la même variété de fleurs). Je suis soulagée d’avoir pu être incluse dans cette expérimentation d’un point de vue juridique, cependant je suis pour une légalisation de l’auto culture, les personnes pouvant ainsi cultiver les variétés qui conviennent le mieux à leurs pathologies. 

Auteur: Philippe Sérié

Partager cet article :