
Une étude, financée par Pure Sunfarms – un producteur canadien de cannabis – voulait une réponse à un souci bien réel dans le secteur : peut-on vraiment certifier le pourcentage de THC indiqué sur l’étiquette?
La variation naturelle des métabolites secondaires est courante dans les matrices organiques, y compris les fruits et légumes consommables. Cependant, la concentration absolue et la variation des métabolites secondaires ne sont généralement pas une préoccupation pour les consommateurs. Le delta-9 tétrahydrocannabinol (THC) total du cannabis séché Cannabis sativa et C. indica est important pour les consommateurs/patients et doit être rapporté avec précision pour les fleurs séchées récréatives et médicales. Dans ce rapport, la variation du THC total dans les cultivars à dominance THC d’importance commerciale a été étudiée. La variation des valeurs de THC total dans différentes strates de la plante et entre les plantes d’un même lot a été explorée à l’aide d’une seule méthode analytique. Dans une strate sur neuf lots (n = 27-57), le THC total variait de 3,1 à 6,7 % de la teneur réelle, avec seulement ~ 30 à 41 % des réplicats individuels se situant dans leur intervalle de confiance interne (IC) respectif de 99 % (représentatif de la moyenne du lot). Entre le haut et le bas des plantes sur trois lots, le THC total variait de 4,7 à 6,1 % de la teneur réelle en THC. Entre les plantes d’un cultivar, le THC total moyen variait de 2,8 %, ce qui était statistiquement significatif (p < 0,0001). Des mesures de la taille de l’effet (ES) ont également été rapportées pour les strates de plantes et l’analyse plante par plante. Une analyse complète de l’ampleur de la variation du THC total dans des échantillons de cannabis séché, évidente à la fois au sein et entre les plantes d’un même lot, a été présentée à l’aide d’une approche d’échantillonnage aléatoire et de calcul de la taille de l’échantillon. L’étude démontre la variabilité naturelle présente dans la fleur de cannabis séchée à l’aide d’une seule méthode analytique.
Etude : https://www.nature.com/articles/s41598-025-06962-2#citeas
Retrouver aussi le décryptage de l’étude sur Le Cannabiste avec cette conclusion :
Cette étude, à défaut de faire trembler les murs des laboratoires, met le doigt sur un détail que beaucoup préféraient ignorer : la nature même du cannabis est variable. C’est une plante, pas une usine à molécules standardisées. Et ses composés actifs, comme le THC, dépendent d’un nombre infini de facteurs : lumière, génétique, emplacement de la tête sur la plante, moment de la récolte, séchage, etc.
En somme, demander à une tête de cannabis d’avoir exactement le même taux de THC que sa voisine, c’est un peu comme exiger que deux grappes de raisin aient le même taux de sucre au grain près. Possible ? Peut-être. Naturel ? Pas vraiment. Alors, à quand un changement de culture dans notre manière de présenter, vendre et consommer le cannabis ? Peut-être le jour où l’on comprendra que ce n’est pas toujours celui qui crie le plus fort « 22 % » qui vous fera passer la meilleure soirée.
Publié le 19 Aout 2025