
Un agent de maintenance de la RATP, basé à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), risque de perdre son poste après un test positif au cannabis en juin. L’homme, qui doit prochainement faire face à un conseil de discipline, affirme pourtant n’avoir consommé que du CBD à visée thérapeutique.
Soumis à un dépistage d’alcool et de stupéfiants le 23 juin 2025, un agent de maintenance de la RATP du centre bus de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) a été déclaré positif au cannabis. L’homme, qui doit prochainement se présenter en conseil de discipline, risque d’être licencié. Il assure pourtant n’avoir consommé que du CBD dans le cadre d’un traitement contre des troubles psychiques, rapporte France 3 Paris Île-de-France .
D’après cet employé aux dix-huit ans d’ancienneté dans l’entreprise, la présence de cannabis s’explique par la consommation de CBD utilisé pour soulager son handicap, pour lequel il bénéficie d’un régime adapté. Son médecin généraliste a d’ailleurs certifié que « son état de santé nécessite la prise de CBD dans le cadre d’une utilisation thérapeutique de substitution », cite France 3. Sa psychiatre a, de son côté, précisé qu’elle n’avait « jamais constaté la moindre incidence neurologique (vigilance, mémoire, articulation), cognitif ou comportemental » au cours de ses suivis.
Des licenciements abusifs ?
La réglementation reste néanmoins inflexible : le CBD légal peut contenir jusqu’à 0,3 % de THC, substance qui entraîne un résultat positif aux tests salivaires. Comme le rappelle drogues-info-service.fr , la Cour de cassation a confirmé en 2023 que cette tolérance commerciale ne dispensait pas de l’application de la loi sur le dépistage.
Du côté de la CGT, ces dépistages sont perçus comme un moyen de fragiliser le personnel. « La stratégie est claire, remplacer les agents statutaires expérimentés par des intérimaires et des CDD, pour casser les droits et précariser les équipes », a déclaré Ahmed Berrahal, élu à la commission CSSCT (Commission santé, sécurité et conditions de travail) de la RATP.
Il évoque également auprès de la chaîne d’informations plusieurs licenciements récents liés à des résultats qui auraient été faussés par de simples bains de bouche. Une analyse que partage l’agent de maintenance. « Je sens qu’ils veulent me mener gentiment à un licenciement pour inaptitude », a-t-il fait savoir.
Sollicitée par France 3, la RATP n’a pas répondu.
Publié le 17/09/2025