
Conduite sous l’influence du cannabis : lois en vigueur et concentrations sanguines de delta-9-tétrahydrocannabinol après une courte période d’abstinence
Abstract
Arrière-plan
Plusieurs États américains ont des lois qui fixent le seuil de conduite sous l’influence du cannabis à 2 ou 5 ng/mL de delta-9-tétrahydrocannabinol (THC), tandis que d’autres appliquent une politique de tolérance zéro. Ces seuils sont considérés comme une preuve prima facie d’altération des facultés de conduite.
Méthodes
Au sein d’une cohorte de 190 consommateurs réguliers de cannabis , nous avons mesuré les concentrations basales de THC après avoir demandé aux participants de s’abstenir de consommer du cannabis pendant au moins 48 heures. Leurs performances de conduite ont été évaluées à l’aide d’un simulateur de conduite. Nous avons également mesuré les concentrations sanguines de THC de façon sérielle après chaque consommation (placebo ou cannabis actif).
Résultats
Quarante-trois pour cent des participants présentaient un taux de THC sanguin initial supérieur au seuil de tolérance zéro (≥ 0,5 ng/mL). Vingt-quatre pour cent d’entre eux avaient un taux de THC sanguin initial ≥ 2 ng/mL et 5,3 % un taux ≥ 5 ng/mL. La concentration sanguine initiale maximale observée était de 16,2 ng/mL. Six heures après avoir fumé du cannabis actif, la différence médiane (intervalle interquartile) de concentration de THC par rapport à la valeur initiale était de 0,5 (0–0,9) ng/mL ; un test t de Student à un échantillon comparant la variation moyenne à 0 était significatif ( p < 0,001). Aucune différence n’a été observée lors de la comparaison de la variation moyenne à 0 dans le groupe placebo ( p = 0,69). Les performances de conduite simulée n’étaient pas différentes entre les participants présentant un taux de THC supérieur au seuil de tolérance zéro et ceux présentant un taux inférieur à ces seuils ( p > 0,05).
Conclusions
De nombreux consommateurs réguliers de cannabis dépassent le seuil de tolérance zéro et les concentrations de THC seuils plusieurs jours après leur dernière consommation, s’exposant ainsi à des conséquences juridiques malgré l’absence de signes d’altération de leurs facultés.
Source : https://academic.oup.com/clinchem/advance-article/doi/10.1093/clinchem/hvaf121/8299832
Publié le 12/11/2025







