
Effets immunomodulateurs d’un extrait de cannabis riche en CBD : analyse comparative avec les traitements conventionnels du lichen plan buccal et de la maladie du greffon contre l’hôte
Cette étude examine les effets immunomodulateurs d’un extrait de cannabis riche en cannabidiol (CBD) et bien caractérisé, le CAN296, sur les lymphocytes T, en particulier les sous-populations CD4 + (lymphocytes T auxiliaires) et CD8 + ( lymphocytes T cytotoxiques), en analysant l’activation des lymphocytes T, la sécrétion de cytokines et l’expression de molécules cytotoxiques, en comparaison avec les traitements conventionnels que sont la dexaméthasone (DEX) et le tacrolimus (TAC). Elle s’intéresse aux processus clés impliqués dans la formation de lésions prémalignes à médiation immunitaire, telles que celles observées dans le lichen plan buccal (LPB) et les manifestations orales de la réaction du greffon contre l’hôte (GVH).
Les lymphocytes T CD4 + et CD8 + ont été isolés de donneurs sains et leur activation a été évaluée in vitro par l’expression de CD69, la sécrétion de TNF-α et d’IFN-γ (dosage immuno-enzymatique) et l’expression de molécules cytotoxiques (granzyme B, perforine et ligand Fas-L) (quantifiée par cytométrie en flux). Les cellules ont été traitées avec différentes doses de CAN296 (2, 4, 8 µg/mL), de DEX (0,4, 4, 40 µg/mL) ou de TAC (0,1, 1, 10 ng/mL), et tous les paramètres ont été comparés à des témoins non traités.
Le CAN296 a inhibé significativement l’activation des lymphocytes T, réduisant l’expression de CD69 à 2-11 % dans les lymphocytes T CD4 + et à 5-17 % dans les lymphocytes T CD8 + . Il a également inhibé de façon marquée la sécrétion de TNF-α dans les lymphocytes T CD4 + à toutes les concentrations testées (
p < 0,0001). Dans les lymphocytes T CD8 + , le CAN296 a entraîné une réduction quasi complète du TNF-α et de l’IFN-γ, rendant les deux cytokines à peine détectables à toutes les doses testées ( p < 0,0001).(p < 0,0001).
L’effet d’inhibition cellulaire était significativement plus prononcé que celui observé avec la DEX ou le TAC, présentant des réductions dose-dépendantes. Le TAC a diminué le TNF-α de manière inconstante tout en augmentant paradoxalement l’IFN-γ à faibles concentrations. De plus, le CAN296 a systématiquement supprimé l’expression des molécules cytotoxiques, réduisant la granzyme B de 81 à 82 %, la perforine de 40 à 53 % et le Fas-L de 40 à 44 %. La DEX a montré des effets variables sur l’expression des molécules cytotoxiques. Parallèlement, le TAC a démontré une modulation inconstante de la perforine et de la granzyme B.
Globalement, le CAN296 a surpassé la DEX et le TAC, démontrant des effets immunomodulateurs plus puissants et constants. L’extrait de cannabis riche en CBD, CAN296, présente de puissantes propriétés immunomodulatrices en inhibant efficacement l’activation des lymphocytes T, en diminuant les cytokines pro-inflammatoires et en supprimant l’expression des molécules cytotoxiques. Son efficacité surpasse les traitements conventionnels comme la dexaméthasone (DEX) et le tacrolimus (TAC), offrant une nouvelle modalité thérapeutique prometteuse pour les maladies à médiation par les lymphocytes T, notamment le lichen plan oral (LPO) et la réaction du greffon contre l’hôte oculaire (GVH-o).
Ces résultats justifient la poursuite du développement de formulations de CAN296 afin d’optimiser la posologie et l’administration, suivie d’essais cliniques pour valider son potentiel thérapeutique.
Source : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/41226746/
Publié le 03/11/2025







