
Berlin – Les premières études suggèrent que certains cannabinoïdes pourraient avoir un effet positif dans le traitement de l’apnée obstructive du sommeil (AOS).

L’apnée obstructive du sommeil (AOS) est une affection fréquente caractérisée par des pauses respiratoires répétées pendant le sommeil. Bien que le traitement standard – la ventilation en pression positive continue (PPC) – soit très efficace, il est mal toléré par de nombreux patients. Le port du masque est perçu comme inconfortable et contraignant.
Le dronabinol réduit l’apnée du sommeil
Actuellement, il n’existe aucun traitement médicamenteux approuvé. Selon les résultats d’une nouvelle étude, une approche prometteuse repose sur les cannabinoïdes. Plus particulièrement, le dronabinol (delta-9-THC), un dérivé synthétique du cannabis déjà autorisé pour le traitement des nausées et des vomissements, présente un intérêt certain. On pense que le dronabinol stabilise les mécanismes de contrôle neuronal des voies respiratoires supérieures et régule ainsi directement les pauses respiratoires au niveau cérébral.
Les résultats de l’étude la plus complète à ce jour, intitulée « Pharmacothérapie de l’apnée par l’amélioration cannabimimétique », ont été publiés dans la revue Sleep en 2017. L’équipe de recherche, dirigée par l’auteur principal David W. Carley, a étudié 73 patients adultes atteints d’apnée obstructive du sommeil modérée à sévère dans le cadre d’un essai de phase II randomisé et contrôlé par placebo sur une période allant jusqu’à six semaines.
La gravité de l’apnée a diminué
Les participants ont reçu quotidiennement, avant le coucher, soit un placebo, soit 2,5 mg, soit 10 mg de dronabinol. Les principaux résultats ont montré que le dronabinol réduisait significativement l’indice d’apnée-hypopnée (IAH) – une mesure de la gravité des apnées – de façon dose-dépendante. Plus précisément, la dose la plus élevée de 10 mg de dronabinol a entraîné une réduction significative du nombre de pauses respiratoires par heure par rapport au groupe placebo.
Preuves limitées
De plus, les patients traités ont constaté une amélioration de leur somnolence diurne auto-déclarée et une satisfaction globale accrue à l’égard du traitement. La structure du sommeil et les niveaux d’oxygène sont restés globalement inchangés. Malgré ces résultats positifs, les auteurs de l’étude et l’Académie américaine de médecine du sommeil (AASM) estiment que les preuves demeurent limitées.
Publié le 08/12/2025







