Mélanger CBD et médicaments ne doit jamais être un geste anodin. Mardi 11 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament a publié un rapport alertant sur les dangers potentiels de cette association. Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?
Associer le cannabidiol (CBD) à un traitement médicamenteux peut provoquer des interactions parfois graves. Entre 2017 et 2023, les centres antipoison (CAP) ont recensé 58 cas d’interactions entre médicaments et CBD, tous survenus après la consommation de produits contenant du cannabidiol, rappelle l’Agence national de sécurité du médicament (ANSM) sur son site.
Selon l’agence, si un patient prend des médicaments et envisage d’utiliser du CBD, il doit impérativement en informer son médecin traitant .
Quels sont les effets indésirables possibles ?
Que ce soit sous forme d’huiles buvables, tisanes, bonbons, gâteaux, e-liquides pour cigarettes électroniques ou encore en comprimés, le CBD est commercialisé sous différentes formes depuis 2015. Ces produits sont principalement consommés pour leurs effets réels ou supposés sur le bien-être. L’ANSM rappelle cependant que ces produits ne sont pas des médicaments. « Si vous ressentez des effets indésirables alors que vous prenez du CBD et des médicaments, contactez votre médecin ou demandez conseil à votre pharmacien », avertissent les autorités de santé.
Les symptômes à surveiller incluent :
- nausées ;
- diarrhées ;
- vertiges ;
- somnolence ;
- fatigue ;
- maux de tête ;
- mais aussi des manifestations plus graves telles que des idées suicidaires ou des crises d’épilepsie.
En cas de doute, il est recommandé d’arrêter immédiatement la consommation et de consulter un professionnel de santé. Ces effets peuvent apparaître après quelques heures comme après plusieurs mois de consommation, et quelle que soit la fréquence, précise l’ANSM.
Le rôle clé des pharmaciens dans la prévention
Pour l’Agence, il est crucial que les pharmaciens informent leurs patients des interactions possibles avec leurs traitements et les incitent à en parler à leur médecin traitant. Si vous êtes pharmacien et que certains de vos patients consomment déjà du CBD et qu’ils vous rapportent des symptômes (nausées, diarrhées, vertiges…), l’ANSM vous conseille d’inviter vos patients à ne plus prendre de produits contenant du CBD et de consulter rapidement un médecin.
L’ANSM informe les pharmaciens, qui rappellent que, quelle que soit la forme sous laquelle le CBD est consommé, il peut entraîner des effets indésirables. Ces professionnels de santé sont en première ligne pour sensibiliser leurs patients aux risques liés au CBD.
Une vigilance accrue du côté des médecins
L’Agence recommande aux médecins d’interroger systématiquement leurs patients sur une éventuelle consommation de CBD afin d’adapter leur traitement en conséquence. Plusieurs médicaments sont concernés par cette mise en garde, notamment :
- analgésiques : tramadol, morphine, diflunisal ;
- anesthésiques généraux : propofol ;
- antidiabétiques oraux : répaglinide ;
- antibiotiques : rifampicine, rifabutine ;
- antidépresseurs : amitriptyline, citalopram, escitalopram, bupropion.
L’ANSM préconise aux médecins d’informer leurs patients sur les risques potentiels d’interactions entre le CBD et leur traitement. Le cannabidiol peut diminuer l’efficacité des médicaments.
Source: santemagazine.fr
publié le : 13/03/2025
