Premier arrêt : Georgie
Bonsoir Mes Chatons,
Après l’Argentine et l’Uruguay l’année dernière, je vous emmène à présent dans un autre pays où ça remue pas mal niveau cannabis thérapeutique : les États-Unis d’Amérique !
J’ai atterri à Montréal – d’où je repars, je vous ferai un billet avant de rentrer – puis je suis descendu voir les Sœurs de New-York – qui sont très pieuses. Ah oui, parce qu’un pétard, chez les Sœurs, ça s’appelle une prière – là, je fus récupéré par Sœur Chiqi-Eata Banana et Sœur Gunza Blazin pour descendre sur Atlanta, en Georgie (aux États-Unis donc, pas dans le Caucase, même si on adoooore la Géorgie dans le Caucase).
Laissez-moi vous présenter rapidement la situation au niveau National.
Le cannabis a été interdit, au niveau fédéral, en 1937, à la suite d’une campagne raciste et mensongère. La marijuana était surtout fumée par les ouvriers mexicains et les musiciens de jazz. On fit des films de propagande expliquant que si vos enfants tirent une latte, ils vont devenir des zombies et tuer tout le monde (non, vraiment, allez jeter un œil à Reefer Madness sur Youtube).
En 1996, la Californie est le premier État à légaliser le cannabis thérapeutique. Á ce jour, 23 États ont adopté des lois sur le sujet, encadrant de façons diverses l’usage, la production et la recherche.
Chaque État est libre de légiférer sur le sujet. Les changements de législation se font pour la plupart du temps par référendum, monnaie courante ici.
Et c’est ainsi qu’en 2014, le Colorado et l’État de Washington ont légalisé l’usage récréatif du cannabis. La capitale fédérale Washington, l’Alaska et l’Oregon ont fait de même l’année suivante.
Un soir que nous passions devant la Cour Suprême des États-Unis, encore fraîche d’avoir ouvert le mariage aux couples de même sexe au niveau fédéral -YAY-, Sœur Chiqi-Eata me dit qu’une telle chose pourrait être possible pour le cannabis d’ici 5 ans, et encore, y’aurait sans doute pas besoin d’aller si loin. (Ça fait très connasse cette tirade. J’aime bien)
Aujourd’hui, je suis chez Sœur Chiqi-Eata et son mari, Garde-Cuisse dans une belle maison pavillonnaire du nord d’Atlanta. Y’a même une piscine, c’est vous dire si c’est le pied.
Il n’a pas été facile de récupérer des informations sur le cannabis thérapeutique en Georgie. Les différentes organisations contactées n’ont pas jugé nécessaire de répondre. Pas plus de chance via facebook.
Et le seul numéro de téléphone que j’ai récupéré, ma frangine et moi, on l’a perdu. Les Sœurs, quoi.
Le sujet n’est pas très populaire en Georgie. C’est déjà ce qu’on appelle le Sud des États-Unis, chez les Confédérés. Mais ce n’est pas aussi conservateur que l’Alabama ou le Mississippi.
Pour preuve, une première loi vient de passer légalisant le cannabis thérapeutique.
Enfin,
Le 16 avril 2015, le gouverneur républicain Nathan Deal a signé une loi autorisant l’utilisation d’une huile à moins de 5% de THC pour traiter huit maladies :
Cancer, mais que si t’es en phase terminale que tu as des nausées, que tu vomis ou que tu maigris.
Sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Convulsions dues à l’Épilepsie ou à un trauma crânien.
La maladie de Crohn (Coucou Léon).
Maladie mitochondriale.
La maladie de Parkinson, mais que si t’es en phase sévère ou terminale.
Drépanocytose, mais que si t’es en phase sévère ou terminale ;
(Mais y sont où ? Mais y sont où ? Mais y sont où les séropos lololololo)
Évidemment, l’huile est censée apparaître chez toi comme par magie, la culture, l’achat, la vente, l’offre, la production du cannabis (et donc de l’huile) reste prohibé.
Ce qui fait un peu dire à tout le monde que c’est un Shitty Deal (jeu de mots sur le nom du sénateur m’a-t-on dit. Je ne vous l’explique pas, on est pas le pays de Charlie pour rien, merde).
Techniquement, tu es censé te procurer ton huile dans un état où la production est légale. Mais pour la ramener en Géorgie, tu vas forcément passer par des États où c’est illégal. Trop sympa les mecs.
Et pis, va pas croire qu’on est chez les Hippies de Californie. Pour te la faire prescrire, faut avoir une relation docteur/patient et tu dois être résidant de l’État depuis plus de 24 mois. Faudrait pas que tous les stoners d’Alabama viennent se fournir chez nous, tu comprends.
Ah, il te faut une carte aussi, délivrée par l’État. Et ton médecin aussi il a besoin d’une carte.
Pour te dire la succès de la loi, en trois mois, 58 patients ont fait la demande d’une carte – dont deux tiers de mineurs – et moins de 100 médecins.
La plupart des docteurs refusent d’entendre parler de cannabis thérapeutique. Certains auraient menacé des patients de ne plus les suivre, s’ils utilisaient du cannabis.
Ton employeur garde son droit de te virer si on détecte du cannabis dans ton organisme. Oui, ton employeur peut te demander de te faire tester pour voir si tu te drogues. Et oui, même si tu as la carte pour l’usage de cannabis thérapeutique. C’est beau l’Amérique.
Monsieur le Gouverneur est très fier de cette loi. Il a l’impression d’avancer.
Quand je demande à la sublime dame qui m’a fournit des fleurs (Elle avait un menu steuplé) comment un républicain peut signer une telle loi, sa réponse fusa : « Il n’y a qu’un idiot de républicain pour signer une loi comme ça. »
La loi a été adopté à la quasi-unanimité par les deux Chambres de l’État de Georgie. Mais personne ne semble vraiment satisfait. Tout paraît tellement grotesque. Tout le monde attend la suite, une légalisation tant récréative que médical du cannabis à l’échelle fédérale.
Ce week-end, je pars pour Birmingham, en Alabama, puis je remonte sur le Tennessee où je vais dans une communauté de Fées Radicales, ça promet. Je vous raconte ça vite.
Je suis heureuse de vous retrouver.
Je vous embrasse là où vous aimez ça,
Avec Amour, Lavande et Barbara Cartland
Sœur Rose de la Foie
Deuxième arrêt : le Tennessee
Mes petits Chatons en sucre,
Bonsoir,
Après la Géorgie, j’ai fais route en compagnie de Soeur Chiqi et Garde-Cuisse Snuffie pour Birmingham, Alabama le temps d’une soirée.
J’y ai retrouvé Soeur Constellation, Soeur Faegala et Soeur Soami, avec qui je suis remonté dans le Tennessee, à Nashville.
Soeur Soami (anciennement connu sous le nom de Soeur Missionary Position) est une des fondeuses de l’Orde de la Perpétuelle Indulgence. Elle vit à une heure et des brouettes de Nashville, dans un sanctuaire de Fées Radicales, sur une montagne nommée Short Mountain. Tout un programme.
Les trois semaines que j’ai pu passé là-bas, entre la ville et la communauté, furent proches du Paradisiaque. L’accueil et l’ouverture de chaque créature rencontré. La tendresse et la gentillesse des sœurs comme des fées.
J’avais l’impression d’être au pays de Woodstock. Pure illusion.
Le Tennessee, c’est un peu la boucle du la ceinture de la Bible (Bible Belt). Une région non-géographique allant du Texas jusqu’en Caroline du Nord, du Michigan à la Georgie. Principalement peuplées de gens peu éduqués et très croyant.
Le haut de la montagne où vivent les fées est occupé par un Bible Camp, camp d’endoctrinement qui nourrit les histoires que l’on se raconte le soir pour se faire peur.
Pour vous donner une idée, dans le seul Comté de Cannon, là où vivent les fées, il y a 70 églises pour 14 000 habitants. C’est la grosse teuf.
Alors, la marijuana, ici, c’est pas forcément tendance. La possession d’un gramme de marijuana peut vous conduire à un an de prison, accompagné d’une amande obligatoire pouvant aller de 250 $ à 2 500 $ (de 223 € à 2 230 €) . Et si, par hasard, la police découvre que vous faites pousser la plante sur votre propriété, elle peut saisir votre terrain et votre maison pour les revendre.
Des hélicoptères survolent souvent la campagne et les zones reculées de l’Etat pour détecter, à l’aide d’une caméra thermique, d’éventuelles plantations. Compliqué de ne pas se faire gauler. Les plus téméraires font pousser un plant au milieu des tomates, car la chaleur dégagée par les deux plantes seraient relativement similaires.
A l’intérieur de Nashville, il ne m’est pas si aisé de trouver des fleurs. La plupart des gens qui en ont n’en parle pas et évite de dire où ils se fournissent. Il suffit de pas grand chose pour mettre les flics sur la piste. Je finis par trouver quelqu’un qui vend, par deux intermédiaires.
Quand je le rencontre, il a la tête du « regular Jo ». Un homme blanc d’une quarantaine d’année.
Il vend pour pas loin de 19 euros le gramme.
Dans la campagne, c’est un peu plus facile. Mais tout aussi secret. Le dernier vendeur dans la région faisait pousser chez lui. Il s’est fait gaulé, il est en taule pour au moins vingt ans et il a perdu sa maison et son terrain.
Du coup, le nouveau vendeur est pas ultra bavard. Je lui explique ce que je fais, il me sourit, me dit que j’ai raison mais ce sera ses seuls mots.
Les lois sur le chanvre sans THC sont obscurs aux USA. Certains Etats l’interdisent complètement, d’autres juste pour certains produits.
Ainsi à Whole Foods, chaine de supermarchés bio cher, j’ai pu trouvé des barres de céréales au chanvre (Hemp) mais pas de crème hydratante. Une vendeuse fut capable de m’expliquer que c’était illégale dans le Tennessee.
Après trois semaines passées dans les montagnes du Tennessee, j’ai pris un bus pour Texarkana, Arkansas. Le soir de mon départ, j’attends devant la gare de bus en fumant une clope. Je fais alors connaissance avec les mecs qui trainent. Des vieux types, noirs, on rigole, on parle musique. On s’achète du poulet frit et juste avant d’être tout à fait en retard, on fume sur un blunt qu’ils ont préparé. Bravo ma sœur.
L’Arkansas fut beaucoup plus calme. Les lois sur les drogues n’empêchent pas une forte consommation de Crystal Meth, notamment dans les zones les plus reculées. Mais évidemment la police préfère faire la chasse à la weed, c’est plus drôle.
Alors je resterai très discrète, sur cette si jolie plante, planté au milieu de la prairie, quelque part dans le Sud-Ouest de l’Arkansas, en espérant qu’elle fleurisse.
Après une semaine passé là bas, j’ai repris le bus pour Dallas où j’ai attrapé un avion pour Los Angeles.
Et ouais, prochaine arrêt : La Californie !
À bientôt mes petits Chatons,
Pleins de baisers sucrées,
Avec Amour, Lavande et Barbara Cartland,
Soeur Rose de la Foie