Le potentiel thérapeutique du cannabis et en particulier d’un de ses cannabinoïdes majeur, le cannabidiol, pour les maladies neurologiques est débattu. Une série d’études, publiées dans Epilepsia, la revue de la Ligue internationale contre l’épilepsie (LICE), examine le potentiel thérapeutique du cannabis à usage médical et du cannabidiol dans les formes sévères d’épilepsie. Les premières données sont plutôt favorables.
L’histoire de Charlotte : Les chercheurs ont notamment évalué ces effets dans le syndrome de Dravet, l’un des types les plus sévères d’épilepsie génétique de l’enfant, pharmaco-résistante dont l’épilepsie tonico-clonique généralisée et l’épilepsie myoclonique. Le Dr Edward Maa, responsable du Comprehensive Epilepsy Program du Denver Health Center (Colorado), décrit ici l’expérience menée par une mère du Colorado ayant donné à son enfant atteint du syndrome de Dravet, du cannabis médical (Voir Charlotte’s web). Ce «traitement» d’appoint, donné en combinaison avec le traitement antiépileptique de l’enfant, a permis de réduire la fréquence des crises de 50 crises/jour à seulement 2 à 3 crises nocturnes par mois. Rappelons ici que le Colorado, lieu de cette étude de cas, est le premier état à avoir légalisé depuis janvier dernier- le cannabis à usage récréatif et qu’aux Etats-Unis, 21 états et le district de Columbia ont légalisé l’usage médical du cannabis.
Le besoin de données scientifiques : Il devient important, compte-tenu de la prévalence de l’épilepsie, de réunir les preuves de l’efficacité antiépileptique du cannabidiol, commentent les auteurs. Un autre article fait justement le point sur les données disponibles sur son utilisation dans l’épilepsie et autres troubles neurologiques ou psychiatriques dont l’anxiété, la schizophrénie et la toxicomanie. Des études sur l’animal ont démontré l’effet anti-convulsif du THC (tétrahydrocannabinol), l’ingrédient actif du cannabis, et du cannabidiol, l’ingrédient non psychoactif. D’autres études récentes montrent que le cannabis à concentration élevée des 2 ingrédients est efficace dans le contrôle des crises mais leur méthodologie n’est pas fiable, écrivent les auteurs.
Le paradoxe empirique vs scientifique : Alors que le cannabis est utilisé pour traiter l’épilepsie depuis des siècles, il n’existe pas d’étude sérieuse randomisée, contrôlée, en double-aveugle, sur les effets du THC et du cannabidiol dans l’épilepsie. Pourtant le besoin de nouvelles thérapies est urgent, en particulier pour les épilepsies de l’enfant et pour les épilepsies résistantes aux traitements.Les chercheurs invitent donc les cliniciens à faire part de leurs expériences, cas cliniques ou données éventuelles sur le sujet.
Des essais en cours : Notons enfin que l’Agence américaine, la US Food and Drug Administration (FDA) a approuvé en octobre 2013 le lancement d’essais d’évaluation du cannabidiol dans l’épilepsie pédiatrique résistante.Ces 2 essais sont menés à l’École de médecine de New York et à l’Université de Californie – San Francisco. La FDA s’est basée pour cette autorisation sur « une variété de propriétés thérapeutiques documentées –notamment par une méta-analyse de la Cochrane Library*-du cannabidiol dont une activité antiépileptique ».
Source: Epilepsia
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