Etude : les niveaux sanguins de THC ne caractérisent pas la faculté à conduire

Selon une récente étude parue dans la revue Traffic Injury Prevention, la présence de THC dans le sang ou dans la salive n’est pas un indicateur fiable de la faculté de conduire.PUBLICITE

Des chercheurs australiens ont évalué la relation entre les niveaux de THC et les performances de conduite chez 14 volontaires. Les participants ont vaporisé des échantillons de cannabis de différentes puissances (THC élevé / CBD faible, ratios égaux THC et CBD, et placebo) puis joué sur un simulateur de conduite. Des échantillons de sang et de salive ont été prélevés 30 minutes après l’inhalation et à nouveau 3 heures et demi plus tard.

Impossible de distinguer les conducteurs en état d’ébriété des conducteurs sobres

c. Près de la moitié des participants à l’étude n’ont ainsi pas montré de facultés affaiblies au volant 30 minutes après l’inhalation de cannabis, malgré des niveaux de THC supérieurs aux limites communément imposées À l’inverse, plusieurs participants ont montré une déficience 3,5 heures après la vaporisation, à un moment où leurs niveaux de THC étaient inférieurs aux limites.

« Les limites imposées dans le sang ou dans la salive ne permettent souvent pas de faire la distinction entre les conducteurs en état d’ébriété et les conducteurs sobres », rapportent les auteurs de l’étude. « Par ailleurs, les concentrations en THC dans le sang et dans la salive étaient mal corrélées avec des facultés affaiblies au volant. … Il est presque impossible de déduire combien de cannabis a été consommé, ou quand il a été consommé, en se basant uniquement sur une concentration donnée de THC dans une matrice biologique. »

L’étude conclut : « En raison des différences erratiques et dépendantes dans la pharmacocinétique du THC ainsi que de la variabilité inter et intra-individuelle significative, les concentrations sanguines et orales de THC, contrairement aux concentrations d’alcoolémie, fournissent peu d’informations sur la la quantité de cannabis consommée ou la mesure dans laquelle une personne peut être intoxiquée. Collectivement, ces résultats suggèrent que les limites per se ne représentent pas de manière fiable les seuils de conduite avec facultés affaiblies. »PUBLICITE

Plusieurs études pointent les défauts de dépistage des drogues

Les résultats de la présente étude sont cohérents avec plusieurs autres études (ici ou ) rapportant que la présence de THC est un prédicteur non fiable d’une exposition récente au cannabis ou d’une altération des performances.

Un rapport de 2019 publié par le Congressional Research Service, un institut de recherche sur les politiques publiques du Congrès des États-Unis, a conclu de la même manière : « Les études de recherche ont été incapables de corréler de manière cohérente les niveaux de consommation de cannabis, ou de THC dans le corps d’une personne, et les niveaux de déficience. Ainsi, certains chercheurs, et la National Highway Traffic Safety Administration, ont observé que l’utilisation d’une mesure du THC comme preuve de la déficience d’un conducteur n’est pas étayée par des preuves scientifiques à ce jour. »

Publié le 2 avril 2021 par  Aurélien BERNARD

Source : newsweed.fr

Auteur: Philippe Sérié

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