La demande en CBD explose en Europe et en Amérique du Nord. Dans l’alimentation ou en cosmétique, le CBD est la nouvelle tendance bien-être. Rien qu’aux Etats-Unis, le marché du CBD est estimé à 22 milliards de dollars d’ici 2022. Face à ces opportunités commerciales, les entreprises chinoises s’empressent de se placer sur le marché mondial.
Du CBD made in china
La Chine est le premier producteur de chanvre, une plante qu’elle utilise dans l’industrie du textile et du papier. Elle représente à elle seule 50% de la production mondiale. Elle exporte sa production à l’international, aux Etats-Unis notamment qui n’ont autorisé sa culture que très récemment. A l’origine, la Chine ne cultivait pas le chanvre pour produire du cannabidiol mais depuis quelques temps, certaines provinces accordent des licences à des entreprises pour extraire le CBD du chanvre. Cette production est destinée à l’exportation car pour l’instant, le CBD n’est pas autorisé à la consommation dans les aliments et les médicaments en Chine.
« Il y a un potentiel énorme » explique Tan Xin, président du groupe Hanma Investment qui est devenu en 2017 la première entreprise à recevoir la permission d’extraire du CBD au Yunnan, une région réputée pour ses cultures de chanvre. A travers sa filiale Hempsoul, située dans le village de Shanchong, elle cultive plus de 647 hectares de chanvre d’où elle extrait le CBD sous forme d’huile ou de cristaux. « C’est très bon pour la santé des gens » explique Tian Wei, le directeur de la filiale. « La Chine s’est peu être rendue compte de cet aspect un peu tard mais il y aura définitivement des opportunités dans le futur ». L’entreprise a une ambition globale et a installé des filiales aux Etats-Unis et au Canada.
Outre Hempsoul, la province du Yunnan a accordé trois autres licences à des filiales du groupe Conba, une entreprise pharmaceutique basée au Zhejiang. Au total, cela représente environ 14 569 hectares de cultures de chanvre destinées à la production de CBD sur son territoire, quasiment l’équivalent de la production française. En 2017, la province du Heilongjiang a également autorisé la culture du chanvre et la province voisine de Jilin a déclaré qu’elle allait en faire autant. Vu les capacités de production chinoises et le moindre coût de sa main d’oeuvre, une fois que l’industrie sera en place, les produits CBD chinois, vendus à des coûts moindres et donc plus compétitifs, pourraient inonder le marché mondial.
Toutefois, la Chine continue d’avoir certaines des lois les plus strictes – incluant la peine de mort – en termes de lutte contre le cannabis. Sa production est donc strictement contrôlée. L’usine de Hempsoul par exemple est équipée d’une douzaine de caméras qui émettent directement au bureau de la sécurité publique de la province. Ceci-dit, au vu des opportunités, il semble que le gouvernement chinois soit de plus en plus disposé à permettre la culture et la transformation du cannabis.
Source : newsweed.fr