Suisse : premiers résultats des projets pilotes sur le cannabis

Les premières données issues d’études accompagnant les essais de régulation légale du cannabis dans les villes suisses commencent à être rendues publiques.

La Suisse reste à l’avant-garde en matière de réglementation du cannabis, ayant lancé sept projets pilotes pour étudier l’impact d’une légalisation contrôlée. Les résultats préliminaires de ces études, portant sur environ 7 000 participants, offrent des perspectives intéressantes sur la réduction des risques, l’acceptation sociale et les implications politiques de la réglementation du cannabis.

Une expérience à l’échelle nationale

Des projets pilotes ont été lancés dans plusieurs villes et régions, notamment à Bâle, Berne, Zurich, Lausanne et Lucerne. L’objectif principal est d’évaluer les effets de différents modèles de distribution de cannabis sur la santé publique, la consommation et la sécurité. Contrairement à d’autres initiatives européennes, la Suisse s’est dotée d’un cadre réglementaire permettant de collecter des données concrètes pour guider les futures décisions législatives.

L’un des aspects les plus remarquables qui ressort de l’étude est que, bien que la majorité des participants aient maintenu leurs habitudes de consommation, lorsque des changements se sont produits, ceux-ci ont eu tendance à privilégier des méthodes de consommation à moindre risque, comme l’utilisation de vaporisateurs au lieu du tabagisme traditionnel. Il s’agit de données encourageantes du point de vue de la réduction des risques, l’un des principaux objectifs du projet.

Un impact positif sur la perception sociale

Outre les bienfaits pour la santé, les projets pilotes ont montré un effet positif sur la perception sociale du cannabis. Des recherches ont montré que les consommateurs impliqués dans les tests se sentent moins stigmatisés, en particulier dans les contextes où les achats sont effectués dans des pharmacies ou des organismes à but non lucratif. Dans ces derniers cas, les participants ont également souligné l’importance de construire une communauté fondée sur le soutien mutuel.

Malgré les inquiétudes initiales, aucun problème d’ordre public n’a été détecté jusqu’à présent sur les sites de test. De plus, aucun mouvement de cannabis du marché légal vers le marché illégal n’a été détecté, ce qui suggère que le système réglementé pourrait réellement réduire le trafic illicite.

Différences entre les projets à but non lucratif et à but lucratif

L’une des différences les plus frappantes qui ressort de l’étude concerne les méthodes de gestion entre les initiatives à but non lucratif et celles à but lucratif. Dans les projets à but non lucratif, le personnel a tendance à promouvoir activement la prévention et la réduction des risques, avec des interventions visant à arrêter de fumer. Dans les projets à but lucratif, en revanche, l’accent est davantage mis sur la responsabilité individuelle du consommateur. De plus, bien que la publicité pour le cannabis soit interdite, les projets à but lucratif ont investi beaucoup plus dans la promotion du projet pilote lui-même, en ciblant notamment les médias sociaux et un public plus jeune.

Vers une légalisation complète ?

Outre les effets immédiats sur les participants et les communautés impliquées, ces projets pilotes ont une importance stratégique pour le débat politique suisse. Le rapport souligne que ces dernières années, les positions des partis politiques ont évolué en faveur de l’expérimentation et d’une régulation plus ouverte. Même dans les cantons initialement plus sceptiques, comme Berne, la résistance s’est atténuée au fil du temps.

Les médias ont généralement traité le sujet de manière neutre et informative, avec une légère tendance à mettre en avant les aspects positifs du projet. Les villes de Zurich et de Bâle, en particulier, ont souligné les avantages économiques et sociaux potentiels d’une réglementation complète, comme la réduction du marché noir et l’amélioration de la sécurité publique.

Toutefois, certaines préoccupations éthiques subsistent, notamment concernant la vente de cannabis en pharmacie et les éventuels effets indésirables de la libéralisation. Toutefois, plutôt que d’être perçues comme des raisons de bloquer le projet, ces questions sont perçues comme des défis à relever dans la conception d’un cadre réglementaire efficace.

Conclusions

Les résultats préliminaires des projets pilotes suisses sur le cannabis fournissent une base solide pour réfléchir à la réglementation de la substance. L’expérience a montré qu’il est possible de créer un système de vente contrôlé sans impact négatif sur la société et, au contraire, avec des effets positifs sur la réduction des risques et sur la perception sociale des consommateurs.

Si ces tendances se confirment avec des données plus définitives, la Suisse pourrait devenir le premier pays européen à mettre en œuvre un marché réglementé à grande échelle, servant de modèle aux autres pays envisageant des réformes similaires.

Source: https://www.fuoriluogo.it/mappamondo/svizzera-i-primi-risultati-dei-progetti-pilota-sulla-cannabis/

Publié le 17/03/2025

Auteur: Principes Actifs 1

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