Londres: Tea time au cannabis pour promouvoir son usage thérapeutique

Des partisans de l’usage du cannabis comme médicament organisent à Londres un « tea party » avec des boissons et gâteaux à base de marijuana, le 10 octobre 2017 – afp.com/Daniel LEAL-OLIVAS

Londres – Du thé et des « scones » au cannabis devant le palais de Westminster: des défenseurs du cannabis thérapeutique ont offert une « tea party » un peu particulière mardi à Londres pour promouvoir la légalisation du cannabis à usage médical, soutenus par des parlementaires.

Les députés travaillistes Paul Flynn and Tonia Antoniazzi et des militants du Parti libéral démocrate, favorables à la légalisation du cannabis, ont participé à l’événement, organisé par l’Alliance des patients unis (UPA), dont les membres souffrent de maladies comme l’épilepsie, la maladie de Crohn, la sclérose en plaques ou la dépression.

Paul Flynn a ensuite défendu une proposition de loi de légalisation qu’il a introduite devant la Chambre des Communes, faisant appel à la « compassion » de ses collègues parlementaires envers les malades. Le texte, qui a peu de chances d’aboutir sans un soutien du gouvernement, doit à nouveau être examiné au mois de février.

Cette loi « permettrait d’utiliser le cannabis, d’arrêter les poursuites et rendrait plus facile la recherche sur le cannabis », a expliqué à la presse M. Flynn. Sans être lui-même consommateur, le député s’est dit convaincu que « l’interdiction ne fonctionne pas » et que les « effets indésirables (de cette drogue) sont légers et les bénéfices énormes » pour les malades.

Des produits dont les principes actifs sont dérivés du cannabis sont déjà autorisés au Royaume-uni pour soulager certaines pathologies mais les militants plaident pour que des traitements contenant du THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance à effets psychotropes de la marijuana) puissent aussi être utilisés.

Un des membres de l’UPA, Alex Fraser, 26 ans, qui souffre de la maladie de Crohn, a expliqué à l’AFP avoir d’abord utilisé le cannabis pour son plaisir et a « immédiatement constaté que ça m’aidait à dormir, à manger, réduisait mes nausées et diminuait ma douleur ». Depuis, il en prend régulièrement mais doit se fournir illégalement et « aimerait ne pas se cacher pour se soigner ».

Le cannabis est la drogue la plus consommée au Royaume-uni et, selon une étude de 2017 de l’Observatoire européen des drogues et de la toxicomanie, 11,3% des jeunes adultes en avaient consommé l’année précédant l’enquête.

Posséder du cannabis est passible de cinq ans de prison et produire ou fournir du cannabis à quelqu’un peut valoir jusqu’à 14 ans de prison.

 

Source : l’express

 

Auteur: Philippe Sérié

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