On m’a diagnostiqué une spondylarthrite ankylosante à l’âge de 51 ans.
Maladie génétique, auto-immune, qui paralyse par des poussées inflammatoires les zones du bassin, du rachis et des hanches.
Mais depuis l’adolescence, en l’absence de ce diagnostic, j’ai été soigné pour des pathologies courantes : lombalgie, hernie, sciatique, arthrose…
Donc j’ai eu droit à toutes sortes de traitements : anti-inflammatoire, décontractant, infiltration, nucléolyse…
Bref au bout de 20 années, avec toutes ces substances ingérées, j’ai commencé à développer une hépatite médicamenteuse. L’organisme était saturé.
Dès lors, les traitements étaient pris en dernier recours malgré des douleurs plus intenses et plus fréquentes. Ainsi, de jour comme de nuit, il m’était impossible de rester trop longtemps statique, que ce soit debout, assis ou couché. Les nuits étaient compliquées et courtes. J’ai dû aussi m’équiper de béquilles. A cette époque, les médecins s’accordaient à dire que cela était de l’arthrose et qu’il n’y avait pas grand chose à faire. Bref, le moral était au plus bas.
C’est en apprenant que des cas de spondylarthrite s’étaient avérés dans mon milieu familial que j’ai décidé de faire le test génétique. Le résultat étant positif, j’ai été pris en charge par un rhumato.
Dans la même période, à la lecture de témoignages de malades et d’articles, j’avais mis en pratique quelques conseils : yoga, stimulation électro, jeûne intermittent, choix des aliments…et les cannabinoïdes. Nous y voilà enfin…
Le cannabis m’a permis de reconquérir une bonne partie de mes nuits.
Si les vertus de la plante ne font pas l’unanimité en termes médicaux, le repos assurément oui. Seulement cela avait un coup financier et puis j’ai toujours eu la main verte, donc j’ai franchi le pas (ne voulant pas alimenter une économie parallèle).
Par la suite, j’ai réussi à avoir un traitement biothérapie qui fait des miracles, en tous cas le jour, mais que je complète avec mon “herbe” du soir, laquelle m’assure par ses effets anti-inflammatoires et somatiques une bonne nuit de sommeil.
Ainsi, cela fait 3 ans que j’ai retrouvé une vie à peu près normale (car la maladie progresse). Je dois pourtant faire très attention à mon système digestif qui garde un mauvais souvenir de ces années de médicamentation. Je dois faire aussi attention aux virus qui courent car mon traitement abaisse mon immunité et enfin, c’est pourquoi je témoigne, je dois à présent faire très attention aux contrôles de gendarmerie car même si je vapote mon remède seulement le soir avant de me coucher, quelques traces de THC peuvent changer le cours d’une vie…et c’est angoissant, disproportionné et marginalisant comme la maladie.