Une nouvelle étude ne montre aucun lien significatif entre conduite sous cannabis et accident de la route

 

Une des inquiétudes légitimes lors d’une réforme des lois sur le cannabis est son effet sur la sécurité routière. Les partisans d’une interdiction craignent notamment qu’une libéralisation du cannabis n’augmente le nombre d’accidents de la route.

De nombreuses études ont été menées à ce sujet, avec des résultats plus ou moins concluants. La dernière en date, publiée dans le journal Frontiers in Pharmacology, a analysé les plus récentes recherches sur le sujet et a conclu qu’il n’y avait pas de lien significatif entre la conduite sous cannabis et le nombre d’accidents de la route.

Les chercheurs de l’université de Bucarest en Roumanie ont passé en revue les données de 24 études qui se penchaient sur la corrélation entre conducteurs positifs au cannabis et accidents de la route, fatals ou non.

Les auteurs de l’étude ont conclu : « notre analyse suggère que l’effet global de la conduite sous influence de cannabis sur les accidents de la route n’est pas statistiquement significatif ».

Les scientifiques questionnent également la validité des précédentes études, notamment sur les niveaux de THC dans le sang relevés. « Un test sanguin positif au cannabis n’implique pas forcément que le conducteur soit sous son effet, car les métabolites du THC peuvent être détectés dans le sang longtemps après sa consommation, notamment chez les consommateurs réguliers de cannabis, ce qui peut induire un biais important dans l’analyse des résultats. »

L’étude fait notamment le distinguo entre la présence de THC dans le sang, la substance active du cannabis qui a une demi-vie de 7h, et la présence de THC-COOH, un des métabolites du THC qui reste détectable plusieurs jours après la consommation.

« Seulement identifier la consommation de cannabis sur un conducteur n’est pas suffisant pour justifier la supposition d’un risque augmenté d’accident de la route » note l’étude. « Lorsqu’un tel résultat est obtenu, il devrait être accompagné de données quantitatives sur la consommation de cannabis,
ou une évaluation clinique du conducteur, avant d’établir son aptitude à conduire. »

Bien que cette méta-étude ne relève aucun lien statistique, on estime que la consommation de cannabis au volant augmente de 1,65 les probabilités d’avoir un accident. Dans le cas de l’alcool, les probabilités sont de 17,8 fois plus.

Source : newswe

newsweed.fr

Auteur: Philippe Sérié

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