
Autheur: Tangui Barré, Géraldine Cazorla , Vincent Di Beo , Fabienne Lopez (Principes Actifs), Lise Radoszycki , Gwenaëlle Maradan , Christelle Baunez , Patrizia Carrieri
Points forts
- Les cannabinoïdes peuvent aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à gérer leurs symptômes.
- L’acceptabilité du cannabis et du cannabidiol était élevée chez les Français atteints de MP.
- L’acceptabilité était plus élevée pour le cannabidiol que pour le cannabis.
- La peur de la dépendance constitue un obstacle majeur à l’acceptabilité des cannabinoïdes pour la MP.
Introduction
Le cannabis et le cannabidiol (CBD) pourraient potentiellement soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson (MP), bien que les résultats cliniques à ce jour aient fourni des preuves contradictoires. En France, la consommation de cannabis est illégale en dehors du cadre expérimental actuel du cannabis médical restreint qui n’inclut pas la MP comme condition éligible. En revanche, les produits à base de CBD sont légaux et facilement disponibles. Notre objectif était d’évaluer l’acceptabilité de l’utilisation thérapeutique du cannabis et du CBD, et d’évaluer les attitudes liées aux cannabinoïdes chez les personnes atteintes de la MP en France, en vue d’évaluer l’inclusion potentielle des cannabinoïdes médicaux dans les options de traitement de la MP.
Méthodes
Nous avons mené une enquête nationale en ligne auprès de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les niveaux d’acceptabilité du cannabis et du CBD ont été déduits des réponses à quatre questions. Des régressions logistiques ont été effectuées pour identifier les facteurs associés à ces niveaux. Nous avons également recueilli des données sur les connaissances, la recherche d’informations et les obstacles à l’automédication.
Résultats
Sur 1136 participants, les niveaux d’acceptabilité de l’usage du cannabis médical et du CBD étaient respectivement de 81,7 % et de 87,4 %. Pour les deux substances, l’acceptabilité était associée à la présence de symptômes d’anxiété, à une meilleure connaissance des cannabinoïdes, à la recherche d’informations sur le cannabis médical et au fait de considérer que le risque de dépendance au cannabis était faible. La peur de la dépendance était l’un des principaux obstacles à l’utilisation de l’une ou l’autre substance ; les prestataires de soins de santé étaient rarement mentionnés comme sources d’information sur le cannabis médical.
Conclusions
Les niveaux d’acceptabilité du cannabis et du CBD étaient élevés. L’acceptabilité était associée à la connaissance et à la perception des cannabinoïdes. Compte tenu des idées fausses persistantes sur les effets et les risques associés au CBD, la diffusion d’informations précises pourrait accroître son acceptabilité chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Etude: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2590112524000574
Publié le 19/02/2025