Alzheimer : du THC synthétique contre l’agitation

Aux Etats-Unis, des scientifiques de la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins et de la faculté de médecine de l’université Tufts ont effectué une étude mettant en lumière les effets du dronabinol (un dérivé synthétique du THC) sur la maladie d’Alzheimer. En effet celui ci diminuerait de 30 % l’agitation des patients .

Selon les chercheurs, le dronabinol a des effets calmants similaires aux traitements actuels contre l’agitation, comme les antipsychotiques, mais surtout celui-ci n’engendrerait pas d’effets secondaires comme les délires ou les convulsions.

« Ces nouvelles conclusions sont le fruit de huit années de travail consacrées aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et à leurs soignants », explique le Dr Paul Rosenberg, professeur de psychiatrie et de sciences du comportement à la faculté de médecine de l’université Johns Hopkins et co-chercheur principal de cette étude. « L’agitation est l’un des symptômes les plus pénibles de la démence d’Alzheimer, et nous sommes heureux de faire des progrès positifs dans le traitement de ces patients. »

Selon les agences National Institutes of Health (agences de recherche gouvernementale sur la santé) , la maladie d’Alzheimer est parmi les maladies neurodégénératives les plus répandues aux États-Unis, touchant environ 6,7 millions de patients âgés de 65 ans et plus. Il est prévu que ce nombre atteigne 13,8 millions avant 2060. Il est compliqué de gérer l’agitation de ces patients. On la caractérise comme une excès d’activité motrice (actions de déplacement ou répétées), un harcèlement verbal et/ou corporel. Ce trouble concerne 40 % des individus souffrant de la maladie d’Alzheimer.

Même si dans des cas légers, un traitement comportemental peut atténuer l’agitation , dans les cas de gravité modérée ou grave, il est généralement nécessaire d’utiliser un médicament spécifique afin de traiter les symptômes et aussi apaiser le personnel soignant. « C’est l’agitation, et non la perte de mémoire, qui pousse souvent les personnes atteintes de démence aux urgences et dans les établissements de soins de longue durée », explique le Dr Brent Forester, psychiatre en chef et président du département de psychiatrie du Tufts Medical Center et co-chercheur principal de l’étude. « Le dronabinol a le potentiel de réduire les coûts des soins de santé et d’avoir un impact positif important sur la santé mentale et physique des soignants. »

A l’occasion de cette étude, 75 patients atteints d’agitation sévère associée à la maladie d’Alzheimer ont été admis dans cinq centres hospitaliers, parmi lesquels 35 ont été suivis au Johns Hopkins entre mars 2017 et mai 2024. Pour être admis, il fallait que le patient soit formellement diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer et qu’il manifeste au moins un symptôme significatif d’agitation sur une période minimale de deux semaines.

Avant d’être traités, on a effectué des tests sur les patients en utilisant l’échelle d’agitation de Pittsburgh (PAS) et la sous-échelle d’agitation/agression de l’inventaire neuropsychiatrique (NPI-C). L’agitation est ainsi évaluée par le PAS sur une échelle allant de 0 à 4, avec 4 comme point culminant. Le NPI-C donne un aperçu succinct des symptômes neuropsychiatriques, incluant les délires, les hallucinations, l’anxiété/dépression et divers éléments. Les soignants ont donc recueilli les résultat de ces évaluations au début de l’étude.

Ensuite, les participants ont été choisis de manière aléatoire pour recevoir, deux fois par jour sur une période de trois semaines, soit 5 milligrammes de dronabinol sous forme de comprimés, soit un placebo sous forme de comprimés. Par la suite, ils ont été de nouveaux évaluer au PAS et au NPI-C.

Les données du groupe traité par Dronabinol indiquent une moyenne initiale de PAS de 9,68 et un score final de 7,26 suite à une période de trois semaines, ce qui indique une baisse de 30 % comparée aux résultats du groupe placebo qui ne changent pas. Par ailleurs, les patients ont bien accepté le Dronabinol en comparaison des traitements actuels contre l’agitation. « Des résultats comme celui-ci sont encourageants. Nous sommes ravis que le dronabinol approuvé par la FDA ait été extrêmement efficace et semble sûr pour le traitement de l’agitation », déclare Rosenberg. « Cela ajoute un autre outil à nos efforts pour améliorer les soins de nos proches atteints de la maladie d’Alzheimer. »

Le dronabinol est une version synthétique du THC, composant psychoactif majeur du cannabis. En 1985, la Food and Drug Administration des États-Unis a validé le médicament pour soigner la perte d’appétit chez les patients souffrant du VIH/SIDA. Il est également prescrit pour soulager les nausées et vomissements chez ceux qui subissent une chimiothérapie contre le cancer.

Etude menée par l’université Johns Hopkins

Source : https://scitechdaily.com/alzheimers-breakthrough-synthetic-thc-pill-proves-effective-in-clinical-trial/

Auteur: Principes Actifs 1

Partager cet article :