Cannabis thérapeutique : « Ça a sauvé la vie de mon fils atteint de myopathie » témoigne une mère savoyarde

Errata : Jérome Tétaz, qui a rejoint l’association début 2013, n’a pas créé Principes Actifs, mais a été élu Président de l’association par l’assemblée générale du mois d’avril 2016.

 

Le cannabis médical sera prochainement expérimenté. C’est une disposition du projet de budget de la sécurité sociale qui doit être voté à l’Assemblée ce jeudi. « Enfin », confie Mireille, la mère d’un Savoyard atteint de myopathie et qui se procurait illégalement du cannabis pour se soulager.

Plant de cannabis (photo d’illustration). © Maxppp – DARREN ENGLAND

Le projet de budget de la sécurité sociale 2020 doit être voté aujourd’hui à l’Assemblée. Et une des mesures phares, c’est l’expérimentation du cannabis à usage médical. Elle doit durer deux ans et concerner environ 3 000 patients, pour traiter des douleurs liées par exemple au cancer ou à la sclérose en plaques. Le système devrait fonctionner sur prescription médicale sous forme de fleurs séchées, d’huile ou de tisanes dans plusieurs centres hospitaliers. Une lueur d’espoir pour certains malades qui se soignent aujourd’hui grâce au cannabis, mais qui sont dans l’illégalité.

Du cannabis pour soulager les douleurs et aider à dormir

C’est ce qu’a fait Jérôme, un habitant de Maurienne. Atteint d’une myopathie, il a consommé du cannabis entre ses 18 et ses 41 ans, soit jusqu’à sa mort en 2017. « Ça lui a sauvé la vie ce cannabis« , confie Mireille, sa maman. « En plus de sa myopathie, il avait une maladie du foie, d’autres personnes auraient très mal vécu, mais lui a eu une qualité de vie très riche avec ce cannabis. La plante lui donnait de la tonicité, l’aidait à dormir tout en gardant toutes ces capacités. »

Mais le prix à payer, c’était l’illégalité. Au début, Jérôme ramène de l’herbe de Suisse avec son père, puis se met à la cultiver. Ce qui lui a valu des ennuis avec la justice. « On a eu les gendarmes qui sont venus à la maison et mon fils a été mis en examen« , se souvient Mireille. « Ça a été un enfer pour moi, je le soutenais à fond parce que je voyais les résultats, mais on était dans l’illégalité. »

Jérôme est décédé en 2017. – Capture d’écran sur le site « Principes Actifs ».

Peur des gendarmes, perquisitions et mise en examen

« Un jour, un gendarme a osé lui dire : ‘Tu profites de ton handicap !’ J’étais outrée. Heureusement, une autre fois lors d’une perquisition, d’autres gendarmes lui ont dit : ‘On te laisse les plants que tu as dans la voiture, on sait que tu en besoin.' »

Jérôme était très impliqué dans le combat du cannabis thérapeutique. Il avait même fondé une association : « Principes Actifs« . Mais pour Mireille, c’était dur de voir son fils traité comme un criminel, alors qu’il était juste un malade qui voulait soulager ses douleurs. Aujourd’hui, la retraitée de 69 ans se réjouit du chemin parcouru avec le lancement de cette expérimentation du cannabis thérapeutique. « Je suis très contente, et je me dis que mon fils, de là où il est, il voit que son combat y est pour quelque chose. »

Seul bémol selon la maman, que cette expérimentation soit réservée à 3 000 patients. « Il va y avoir des privilégiés dans certains départements, » confie-t-elle. « Et d’autre qui vont encore attendre. »

Source : francebleue.fr

 

Auteur: Philippe Sérié

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