Cannabis thérapeutique : la moitié des consommateurs le préfère aux médicaments

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Selon des chercheurs américains, de plus en plus de personnes consomment de la marijuana pour soulager certains problèmes de santé. Et ce, en complément et même en substitution de médicaments sur ordonnance.

Alors que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de donner son feu vert à l’expérimentation du cannabis thérapeutique en France, une étude de l’Université du Michigan (États-Unis) révèle que 44 % de ses consommateurs arrêteraient de prendre certains médicaments sous ordonnance. Avec le nombre croissant d’États américains qui légalisent cette substance, « de plus en plus de personnes utiliseront probablement de la marijuana à des fins médicales en complément ou en substitution à des médicaments », estiment les chercheurs.

Une confiance accrue dans le cannabis

Les scientifiques ont interrogé 450 adultes consommateurs de cannabis dans l’État du Michigan, où son usage à des fins médicales est légal depuis 2008. Au final, 78 % d’entre eux ont déclaré avoir utilisé de la marijuana pour traiter un problème de santé, notamment pour des douleurs chroniques, des problèmes de dos, de dépression ou des maux de têtes. Dans ce contexte, 42 % ont arrêté de prendre certains médicaments, tandis 38 % ont diminué l’usage de ces derniers.

Ces utilisateurs ont en fait avoué avoir davantage confiance dans le cannabis thérapeutique que dans les soins de santé traditionnels, notamment en termes d’efficacité, d’effets secondaires, de disponibilité et de coût. Pourtant, 30 % des interrogés n’ont pas informé leur médecins de leur consommation de marijuana dans le cadre de leur santé. « Compte tenu de l’usage croissant de cannabis à des fins médicales et de son utilisation répandue à des fins récréatives malgré la criminalisation, le cadre actuel de santé publique axé principalement sur l’abstinence de cannabis semble obsolète », alertent ainsi les auteurs de l’étude.

Les résultats ont été publiés dans le Journal of Psychoactive Drugs le 8 janvier 2019.

Source : topsante.com

Auteur: Philippe Sérié

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