Carnet de Voyage – Principes Actifs – 11 Avril 2019
Chères Amies, Tendres Copains,
Au détour d’une tisane et d’une prière, un soir, quelque part dans Montreuil, Fabienne, notre présidente adorée, m’a demandé de refaire un carnet de voyage.
Non pas qu’elle ait eu l’envie de faire de moi le Chatwin de la région parisienne, mais parce que 2019 marque un anniversaire important. Les 40 ans, je sais on les fait pas, des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence.
Et comme on a eu le bon goût de naître en Californie, et Fabienne ne perdant jamais le Nord
(ni l’Ouest dans ce cas), elle m’a demandé de vous conter mes tribulations pailletées et thcesque.
Le jour de Pâques 1979, 4 amis qui s’ennuyaient à San Francisco ont décidé de ressortir de leur malle, des robes de bonnes sœurs pour aller faire les andouilles dans le quartier gay, Castro, et sur la plage naturiste. Mais, au lieu d’être accueilli par des rires, elles furent accueilli par des confessions.
En les voyant, les gens se sont naturellement confiés à elles. Histoire de cœur et de cul, de vit et de vie, tout y passait.
Notre quatre amis, surpris, ont décidé de ne pas en rester là et de fonder l’Ordre des Sœurs de Perpétuelle Indulgence. Un (dés)ordre de bonnes Sœurs activistes, sans dogme ni religion mais avec de l’amour et de la joie à profusion.
Aujourd’hui, l’Ordre a proliféré aux États-Unis, au Canada, en Australie, Angleterre, Allemagne, Pologne ou encore en Uruguay ! En France, il existe aujourd’hui 8 couvents et quelques missions disséminés un peu partout.
Je m’appelle Sœur Rose de la Foie, je suis membre du Couvent de Paname et je vais vous raconter les trois semaines du Conclave de Pâques à San Francisco.
Je me suis longuement bercé de l’illusion que j’aurai le temps d’écrire un premier message depuis Paris pour vous présenter la situation politique du Cannabis…
Et absolument pas, quelle idée, j’ai couru partout, j’ai fais ma valise deux heures avant de partir pour l’aéroport et je vous écris pour la première fois du porche d’une maison victorienne typique qui n’est autre que celle de Sœur Flatulina Grandé.
Je vais enfin pouvoir me poser et vous présenter un peu la situation en Californie, façon Stéphane Bern de la dewee : C’est partiiiiii !
Vu le climat, en gros beau et chaud, surtout au Sud, mais avec assez de flotte au nord pour que ça pousse bien, dès les premiers colons, tout de suite, du chanvre a été planté.
Vers la fin du XIXème siècle, des personnes arméniennes, arabes et turques venue s’installer, apportèrent leurs connaissances et savoir autour du haschich.
Tandis qu’un peu partout, les États américains prennent des mesures répressives contre le cannabis dans le seul but d’essayer d’avoir la main sur les noirs et les hispaniques, la Californie est confrontée à un afflux de personnes venant du Sud-Est asiatique, qui étaient, si vous me permettez un raccourci, plus branché opium que cannabis.
Il faut attendre le début des années 1910 et surtout 1920 pour que le Cannabis commence à être sérieusement criminalisé, puis en 1937 arrive la Marihuana Tax Act (devenu en 1970 la Controlled Substences Act), la loi fédérale qui interdit totalement l’herbe de mon cœur.
Mais dès les années 70, quelle surprise bis, la Californie va décriminaliser par étape.
Et en 1996, par le biais d’un référendum, elle devient le premier État des USA à légaliser le cannabis thérapeutique !
Il était alors possible de consommer, posséder et surtout de cultiver soi-même son propre cannabis chez soi si on possédait le certificat d’un médecin.
Après plusieurs référendums ratés, il a fallut attendre que le Colorado ose légaliser l’usage récréatif pour que les citoyens californiens votent à 57% pour la totale légalisation du Cannabis.
Voilà pour le contexte en quelques mots.
Je suis toute excitée de partir à l’aventure, avec vous, j’ai l’impression d’être Dora l’exploratrice. Je vais tenter de capter un aperçu de la situation actuelle maintenant que notre fleur préférée y est parfaitement légale.
La dernière fois que je suis venue ici, en 2015, même si t’avais déjà cette odeur de liberté dans les rues et les parcs, je ne pouvais pas encore rentrer légalement (je dis pas que je l’ai pas fait illégalement)
Hier soir, en arrivant, Sœur Flora Goodthyme (comme son nom l’indique) m’a tout de suite emmené à l’Apothecarium, dispensaire légendaire sur Market Street et j’ai enfin pu y rentrer !
C’était ouf, j’avais l’impression d’avoir 14 ans à nouveau et d’entrer au Pulp pour la première fois.
Les gens étaient gentils, leurs cheveux étaient beaux et parfois même colorés, y’avait un menu avec tant de choix.
Avec le jet-lag et la bouillie mauve qui me sert de cerveau, je me suis contenté d’une petite Indica, d’une petite Sativa et d’une petite boisson sans alcool mais avec THC. J’y retournerai après un bon 48h de sommeil, en prenant notes et photos et je vous raconterai tout !
On se retrouve très vite sur le site de Principes Actif pour le deuxième épisode de se carnet de voyage !
Je vous embrasse de toutes mes fleurs,
Votre petite sœur qui vous enfume,
Sœur Rose de la Foie