Le covid-19 est-il soluble dans le cannabizness ?

Merci à Police Contre la Prohibition de rappeler que le business n’est pas une priorité et que si urgence il y a, elle concerne les patients qui pendant cette période de confinement n’ont pas pu avoir accès au cannabis !

Il y a des priorités : l’arrêt des poursuites pour autoproduction et usage ainsi que l’accès à tous les traitements à base de cannabis, y compris sous sa forme naturelle.. et concernant la mise en place de l’expérimentation : l’ouverture à d’autres pathologies (voir ce que préconise l’IACM) ! Le cannabis thérapeutique ne doit en aucun cas n’être qu’une affaire de business et la parole des patients doit rester centrale ! Merci aux addictos et chanvriers concernés d’y réfléchir et d’en prendre acte !

 

 

À une semaine d’intervalle, deux tribunes signées par le président de SOS Addictions ont été publiées, plaidant pour un accès immédiat au cannabis thérapeutique pour le 3ème âge dans le contexte du confinement.

Qui dit confinement dit pénurie ou difficulté d’accès à un produit – à ce jour encore illicite – et qui dit pénurie dit possibilité de manque.
Or, si le cannabis à usage médical peut avoir un intérêt pour des personnes âgées, aucun manque ne peut être ressenti pour un produit que l’on ne consomme pas. Ce qui n’est pas le cas de simples usagers de cannabis, ou de patients ayant été contraints de modifier ou d’arrêter un traitement en cours faute d’un approvisionnement habituel.

C’est pourquoi il était assez surprenant de voir évoquer une urgence « pour nos aînés », reléguant au second plan les très nombreux patients en souffrance, les usagers en manque, et préférant brandir l’argument ô combien sensible des personnes âgées en guise d’étendard compassionnel.

Pour cette raison, la raison des patients pour qui le cannabis est un réel, et souvent le seul soulagement, des associations de malades ont refusé de signer l’appel collectif, estimant qu’il y avait une confusion dans les priorités et que l’usage thérapeutique du cannabis qu’elles défendent était trahi. Ou du moins restreint par les mots et un titre explicite à une patientèle qui, pas plus que les gériatres, n’avait rien demandé, n’attendait rien, et dont le besoin en cannabis était décrit de façon approximative et hors sujet du covid-19, alors que l’urgence était ailleurs.

Ces tribunes, plus que des appels de santé publique, avaient en fait un arrière goût de marketing. Monsieur Lowenstein, président de SOS Addictions, est partie prenante dans une société, Elican (*), dont l’objet est la production de médicaments à base de cannabinoïdes pour les seniors. Information qu’il fallait détenir pour comprendre le soudain intérêt pour « nos anciens ».
Pour une tribune collective, quelques amis loyaux faisaient le reste, avec la gentille participation d’autres qui lisent en diagonale pourvu qu’ils signent quelque chose, et les indispensables idiots utiles.

À un militant qui, à propos de cette tribune, s’est énervé dans un mail, que l’entre-soi addictocrate ne laisse que peu de place à la parole des usagers, à moins qu’ils ne se laissent considérer comme des malades, le grand addictologue a répondu très laconiquement : « Prends tes gouttes ».
Mais il n’a pas précisé la marque recommandée.

(*) Elican fait partie d’un petit ensemble de sociétés gérées par les mêmes personnes, englobant des produits de vapotage et tests de détection de stupéfiants.

cc : CIRC Principes Actifs Cannabis Médical UFCM ICare ASUD – Autosupport des usagers de drogues.

Source : PCP

Auteur: Philippe Sérié

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