Le Panama légalise le cannabis médical

Le président du Panama, Laurentino Cortizo, a signé mercredi 20 octobre un projet de loi autorisant l’importation, l’exportation, la culture, la production et la vente de cannabis médical, une mesure à la fois applaudie pour l’aide qu’elle apporte aux patients et jugée trop modeste par certains.

Cette mesure ajoute le Panama à la liste croissante des pays d’Amérique latine qui ont légalisé le cannabis à des fins médicales, dont l’Argentine, l’Uruguay, la Colombie et le Mexique.

En vertu de la nouvelle loi, le ministère de la Santé du pays sera chargé de délivrer des licences pour la fabrication et la vente de médicaments à base de cannabis, qui seront soumis à des contrôles stricts. Parallèlement, la loi prévoit la création d’un registre des patients autorisés à consommer du cannabis, qui comprendra des informations telles que le dosage requis pour chaque patient et les médecins autorisés à prescrire les produits.

Bien que de nombreux défenseurs du cannabis aient applaudi l’effort de l’Assemblée pour légaliser le cannabis médical, certains d’entre eux se sont opposés à certaines dispositions.

La loi stipule, par exemple, que cinq ans après sa promulgation, un total de sept licences de fabrication peuvent être autorisées « afin de superviser et de surveiller le développement du marché national. »PUBLICITE

Carlos Ossa, un militant du cannabis médical et un patient atteint de sclérose en plaques, dit ne pas comprendre pourquoi le projet de loi fixe une limite de sept licences.

Cependant, selon le député Raúl Fernández, promoteur du projet de loi, la limite du nombre de licences délivrées ne sera pas un problème car « le marché lui-même décidera progressivement s’il faut accorder plus de licences. » Le chiffre sept n’est pas un caprice, a-t-il précisé. « Il est issu d’études techniques sur notre marché ».

Depuis qu’Ossa a été diagnostiqué d’une sclérose en plaques en 2017, il dit avoir été contraint de se rendre à l’étranger pour ramener illégalement ses médicaments à base de cannabis. « La première fois que je suis allé à l’Assemblée nationale du Panama et que j’ai dit que je consommais du cannabis, on m’a dit que j’allais être arrêté ».

Ce n’est pas la première fois qu’une tentative est faite pour faire passer un tel projet de loi au Panama. La première a été introduite en 2017 et une deuxième proposition a été présentée en octobre 2019. Les deux projets de loi ont été mis de côté car, selon Ossa, « il n’y avait ni la volonté ni l’engagement des législateurs à ce moment-là. » L’Assemblée nationale du pays a finalement adopté le dernier projet de loi à l’unanimité le 30 août.

Bien qu’Ossa espère toujours voir d’autres révisions pour élargir le projet de loi à l’avenir, il dit qu’un petit quelque chose est mieux que beaucoup de rien.

« Ce n’est pas la loi idéale, mais c’est un premier pas nécessaire », dit-il. « Aucun pays n’a légalisé le cannabis de manière parfaite dès le début. Je crois que les cadres juridiques sont souvent perfectionnés avec le temps. »

Le député Fernandez est essentiellement d’accord. « Je crois que c’est une loi dont des centaines de patients ont besoin en ce moment, dit-il. » Elle n’est pas parfaite, mais elle est perfectible. »

Source : newsweed.fr

Auteur: Philippe Sérié

Partager cet article :