Le Zimbabwe autorise la culture de cannabis à des fins médicinales

Plant de cannabis.© Getty Images/Christopher Furlong

Le Zimbabwe a décidé de légaliser la production de cannabis sur son territoire mais seulement pour utilisation médicinale ou scientifique. Jusqu’ici, l’autorisation est uniquement donnée pour la médecine traditionnelle. Après le Lesotho, le Zimbabwe devient donc le deuxième pays du continent à passer le cap de la légalisation. Elle reste certes partielle mais donne de nouveaux droits à l’ensemble de la population.

Tout citoyen zimbabwéen ou entreprise implantée dans le pays peut désormais se lancer dans la culture de cannabis. La production reste toutefois encadrée puisqu’elle doit être à des fins médicinales ou scientifiques.

Il faut tout d’abord solliciter un permis de production auprès du ministère de la Santé, préciser la quantité maximale qui sera produite en un an ainsi que sa destination.

Le gouvernement n’a pas expliqué les raisons qui sont derrière cette décision mais il pourrait s’agir d’une nouvelle source de revenus. En septembre dernier, le Lesotho est devenu le premier pays africain à légaliser sa production de cannabis à des fins médicinales. Depuis, deux sociétés étrangères ont investi dans le pays dont notamment un important groupe pharmaceutique canadien.

Au Zimbabwe, la décision du gouvernement a toutefois été accueillie avec scepticisme par certains militants du secteur de la santé.

Joint par RFI, Itai Rusike, militant dans le secteur de la Santé, se dit surpris par cette décision qui n’a pas été débattue au parlement et craint les répercussions sur les jeunes.

« Traditionnellement, le cannabis est utilisé dans de nombreux rites, ici au Zimbabwe. Nous ne doutons pas des bienfaits associés à la consommation de marijuana mais ce que nous disons, c’est que, traditionnellement, c’était principalement les personnes âgées dans la communauté qui utilisaient ce produit. Elles l’utilisaient de façon contrôlée, afin qu’il n’y ait pas d’abus notamment chez les jeunes. Ce qui nous inquiète, aujourd’hui, c’est qu’en raison du fort taux de chômage, de nombreux jeunes trainent dans les rues ; ils n’ont rien à faire et consomment déjà beaucoup de drogues. Nos services de Santé n’ont déjà pas les moyens de s’occuper d’eux et nous craignons que cette décision de légaliser la culture de marijuana n’exacerbe le problème et que cela devienne un vrai problème de société », a-t-il souligné.

Source : RFI

Auteur: Philippe Sérié

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