Rôle du récepteur cannabinoïdes CB1 dans le stress chronique

Dans des cellules de notre cerveau appelées « astrocytes » se trouve un récepteur cannabinoïde, qui aurait un rôle clé dans la résistance au stress chronique

Une personne sur cinq souffrira de dépression grave dans sa vie, souvent à cause d’un stress social chronique : conditions de vie précaires, relations compliquées, environnement de travail délétère, responsabilités familiales accablantes… Mais certains individus parviennent à surmonter les difficultés sans sombrer dans la dépression. D’où vient cette résilience ?

Pour le déterminer, l’équipe de Caroline Menard, à l’université de Laval, au Canada, a soumis des souris à un stress social chronique en les exposant cinq minutes par jour à des congénères très agressifs, et ce pendant dix jours. Résultat : comparativement aux souris résilientes, celles qui ont développé une forme de dépression présentaient moins de récepteurs dits « cannabinoïdes de type 1 (CB1) » dans des cellules cérébrales appelées « astrocytes », localisées dans la barrière hématoencéphalique (BHE) et plus particulièrement à proximité d’une zone cérébrale impliquée dans les troubles de l’humeur, le noyau accumbens.

Le système des endocannabinoïdes, auquel appartiennent les CB1, régule plusieurs fonctions corporelles, comme la douleur, l’appétit, la mémoire, l’immunité, le sommeil… Quant à la barrière hématoencéphalique, elle est formée d’un réseau complexe de vaisseaux sanguins et de cellules gliales, comme les astrocytes, qui protège le cerveau d’infiltrations nocives, mais devient « perméable » en cas de dépression, ce qui provoque une inflammation cérébrale. De même, les chercheurs ont découvert que les tissus cérébraux de personnes décédées atteintes de dépression avaient moins de récepteurs CB1 dans cette région de la BHE.

Par ailleurs, l’ajout de récepteurs CB1 par génie génétique chez les souris naturellement moins résilientes les a protégées de la dépression lorsqu’elles étaient soumises au stress chronique, tout comme les antidépresseurs et l’activité physique, qui augmentent également la quantité de ces récepteurs dans les astrocytes de la BHE. Ainsi, ces CB1 semblent essentiels pour maintenir l’intégrité de la BHE en cas de stress chronique. Reste à trouver les moyens de stimuler leur production chez l’homme de façon spécifique dans les astrocytes de la BHE, ce que ne permettent pas le CBD ou le THC, les substances actives du cannabis, qui ne font qu’agir sur tous les récepteurs cannabinoïdes du corps…

Récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1)

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© Synpath ; Creative Commons CC0 1.0

  • K. A. Dudek et al., Astrocytic cannabinoid receptor 1 promotes resilience by dampening stress-induced blood – brain barrier alterations, Nature Neuroscience, 2025.

Auteur: Principes Actifs 1

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